Agnès Pannier-Runacher : La survivante politique du macronisme

Agnès Pannier-Runacher émerge comme une figure emblématique de la longévité politique dans l'ère macroniste. Nommée ministre de la Transition écologique et de l'Énergie le 21 septembre 2024, elle demeure l'unique personnalité des premiers gouvernements Macron à conserver un poste ministériel.

Cette ancienne énarque, issue du secteur privé, a su s'imposer malgré les critiques initiales sur son manque d'expérience politique. Son parcours illustre une adaptation remarquable aux défis gouvernementaux, passant de secrétaire d'État à Bercy en 2018 à des postes de plus en plus importants.

Pannier-Runacher a géré des dossiers cruciaux, notamment le plan d'achat des vaccins contre la Covid-19 et la relance de filières industrielles. Sa capacité à s'approprier rapidement les enjeux de ses secteurs de responsabilité a été saluée.

Au ministère de la Transition énergétique depuis mai 2022, elle porte la stratégie de sortie des énergies fossiles, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables. Cette approche s'inscrit dans l'objectif français de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici 2030, le secteur énergétique représentant environ 70% de ces émissions.

La ministre défend également une réforme controversée de la gouvernance de la sûreté nucléaire, visant à fusionner l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Elle a par ailleurs lancé l'Alliance du nucléaire au niveau européen en 2023, promouvant l'énergie atomique comme solution pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

Sur la scène internationale, Pannier-Runacher représente la France lors des Conférences des Parties (COP) pour le climat, événements annuels cruciaux depuis 1995 dans la lutte contre le changement climatique.

"La France n'est pas à droite. Je ne suis pas la seule à le penser, nombre de mes collègues me le disent aussi. Il s'agit là d'une vérité parallèle qui pollue le débat public. [La France] est sans doute [à droite] en matière d'autorité, mais en matière économique et sociale, elle est à gauche."

Cette déclaration souligne sa position au sein du "bloc central", mettant en garde contre une droitisation excessive du macronisme. Sa nomination par le Premier ministre Michel Barnier témoigne de sa capacité à naviguer dans les eaux politiques complexes du gouvernement actuel.

Le parcours de Pannier-Runacher illustre l'évolution du paysage politique français, où l'expertise technique et l'adaptabilité semblent désormais primer sur l'expérience politique traditionnelle. Son maintien au gouvernement, alors que d'autres figures emblématiques ont disparu, témoigne de sa résilience et de son importance dans la continuité de la politique énergétique et environnementale française.