Acre se prépare à l'escalade du conflit avec le Hezbollah

Dans la ville historique d'Acre, située sur la côte méditerranéenne d'Israël, les autorités locales se préparent à une possible escalade du conflit avec le Hezbollah. Cette cité millénaire, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2001, fait face à une menace croissante alors que les tensions s'intensifient à la frontière nord du pays.

Le 23 septembre 2024, dans les sous-sols renforcés de la mairie d'Acre, un conseil de guerre se réunit pour évaluer la situation. Amichai Ben Shlush, le maire récemment élu, préside cette assemblée cruciale. Les participants, représentant divers services municipaux, écoutent attentivement les dernières informations sur le conflit qui oppose Israël au Hezbollah depuis près d'un an.

Le conflit actuel a débuté le 8 octobre 2023, lorsque le Hezbollah a lancé des roquettes sur le nord d'Israël en soutien au Hamas, en réponse aux bombardements israéliens sur Gaza. Cette escalade fait suite à l'attaque du 7 octobre 2023, qui a coûté la vie à 1 200 Israéliens.

Face à cette menace, Acre a mis en place des mesures de sécurité strictes. Les écoles et les plages ont été fermées, et les rassemblements publics interdits. Le commandement du front intérieur, une unité spéciale de l'armée israélienne créée en 1992, joue un rôle crucial dans la protection des civils.

Kobi Bitan, chef de l'unité locale du commandement du front intérieur, rapporte : "Tout le personnel est déployé. Nous vérifions les abris et effectuons des patrouilles régulières. La population semble garder le moral malgré la situation."

Le maire Ben Shlush insiste sur l'importance de la communication avec les citoyens : "Je veux que nos habitants soient pleinement informés de la situation et des mesures à prendre." Il encourage également ses équipes à être présentes sur le terrain pour rassurer la population.

Acre, qui compte environ 60 000 habitants, dont une importante communauté arabe israélienne, se prépare à une possible confrontation prolongée. Cependant, le maire reste optimiste quant à l'avenir de la ville, évoquant la construction de 8 000 nouveaux logements et l'espoir d'accueillir des immigrants juifs de France.

La mairie d'Acre est équipée d'un centre de contrôle souterrain sophistiqué, conçu pour résister aux bombardements. Ce centre comprend une salle de surveillance vidéo et un centre d'appels pour fournir une assistance médico-psychologique à distance.

Il est important de noter que le Hezbollah, fondé en 1985 pendant la guerre civile libanaise, dispose d'un arsenal militaire considérable, incluant des milliers de roquettes. L'organisation, soutenue par l'Iran et la Syrie, a déjà mené une guerre contre Israël en 2006, qui a duré 34 jours et causé de lourdes pertes des deux côtés.

Alors qu'Acre se prépare à faire face à cette menace, la ville reste un symbole de résilience. Avec son histoire remontant à plus de 4000 ans, ses murs du XVIIIe siècle et son architecture ottomane bien préservée, Acre a survécu à de nombreux conflits, y compris le siège infructueux de Napoléon Bonaparte en 1799.

Face à cette nouvelle épreuve, la ville côtière, autrefois un important port maritime, s'appuie sur son expérience historique et ses infrastructures modernes pour protéger sa population diverse et préserver son riche patrimoine culturel.