Le 17 septembre 2024, Ursula von der Leyen a dévoilé la composition de sa nouvelle Commission européenne, deux mois après sa reconduction à la présidence de l'institution. Cette annonce marque une étape cruciale dans la mise en place de son second mandat, démontrant son habileté à naviguer entre les différentes forces politiques qui l'ont soutenue.
Née le 8 octobre 1958 à Ixelles, en Belgique, von der Leyen a parcouru un long chemin depuis son adhésion à l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) en 1990. Sa nomination en 2019 comme première femme présidente de la Commission européenne a été un moment historique, brisant le "plafond de verre" au sein de cette institution fondée en 1958.
La distribution des portefeuilles au sein de la nouvelle Commission reflète la complexité du paysage politique européen actuel. Von der Leyen a notamment attribué une vice-présidence à une personnalité de la droite radicale italienne, un choix controversé qui a suscité des réactions mitigées au sein de la gauche et du centre.
Cette décision illustre la capacité de von der Leyen à persuader, voire à contraindre, les États membres, y compris les plus influents comme la France, pour former une équipe qui lui convient. Elle a également démontré sa volonté de limiter l'émergence de rivaux potentiels au sein du collège en écartant les personnalités les plus fortes et en multipliant les compétences transversales.
"Cette nouvelle Commission reflète la diversité et la force de l'Europe. Ensemble, nous relèverons les défis qui nous attendent."
Le parcours de von der Leyen est remarquable. Titulaire d'un doctorat en médecine de l'École de médecine de Hanovre obtenu en 1991, elle a également étudié l'économie à l'Université de Göttingen et à la London School of Economics. Sa maîtrise de l'allemand, de l'anglais et du français lui a permis de communiquer efficacement sur la scène européenne.
Son premier mandat a été marqué par des crises majeures, notamment la pandémie de COVID-19 qui a débuté en Europe début 2020, et l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022. La gestion de ces crises par von der Leyen a été initialement saluée, mais a ensuite fait l'objet de critiques, notamment concernant un alignement jugé trop systématique sur les positions américaines.
En matière de politiques publiques, von der Leyen a lancé des initiatives ambitieuses telles que le Pacte vert pour l'Europe, visant à rendre l'UE climatiquement neutre d'ici 2050. Cependant, certains observateurs notent un possible recul sur certains engagements environnementaux et énergétiques dans sa quête de réélection.
La Commission présidée par von der Leyen joue un rôle crucial dans la proposition et l'application des lois de l'UE, ainsi que dans la mise en œuvre des politiques et du budget européen. Avec un budget à long terme de 1,8 billion d'euros pour 2021-2027 et un fonds de relance de 750 milliards d'euros en réponse à la crise économique causée par la pandémie, les défis qui attendent la nouvelle Commission sont considérables.
À l'aube de son second mandat de cinq ans, von der Leyen bénéficie d'atouts importants, notamment sa longévité dans la fonction, un avantage rare dans un paysage politique européen souvent caractérisé par des mandats courts. Cependant, elle devra faire face à des défis de taille, notamment la nécessité de maintenir un équilibre entre les différentes forces politiques et de concrétiser ses engagements initiaux.