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Visa accusé de pratiques anticoncurrentielles par la justice américaine

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La justice américaine poursuit Visa pour abus de position dominante. L'entreprise est accusée d'imposer des accords d'exclusivité, affectant les prix pour les consommateurs.

Visa, le géant des cartes de paiement, fait face à des accusations graves de la part de la justice américaine. Le 24 septembre 2024, une plainte a été déposée devant un tribunal de New York, alléguant des pratiques anticoncurrentielles de la part de l'entreprise.

Les autorités américaines accusent Visa d'abuser de sa position dominante en imposant des accords d'exclusivité aux banques et aux commerçants. Cette stratégie viserait à maintenir son monopole sur le marché des paiements par carte de débit. Selon le ministère de la Justice, ces pratiques ont créé un environnement où Visa peut exiger des frais excessifs, bien au-delà de ce qu'un marché concurrentiel permettrait.

Le ministre de la Justice, Merrick Garland, a souligné l'impact de ces pratiques sur les consommateurs. Les commerçants et les banques répercutent ces coûts élevés, entraînant une augmentation des prix ou une diminution de la qualité des services. Cette situation affecte pratiquement tous les aspects de la vie quotidienne des consommateurs.

Visa, fondée en 1958 sous le nom de BankAmericard, contrôle plus de 60% des transactions par carte de débit aux États-Unis. L'entreprise prélève des frais dépassant 7 milliards de dollars par an sur ces transactions. Cette domination du marché remonte à l'introduction de la première carte de débit aux États-Unis par Visa en 1975.

Les pratiques anticoncurrentielles présumées incluent des accords avec d'importants commerçants et des banques émettrices de cartes de débit. Ces accords placeraient les commerçants face à un choix difficile : utiliser Visa ou s'exposer à des frais exorbitants sur chaque transaction.

L'impact de ces pratiques est particulièrement ressenti par les consommateurs les plus vulnérables. Benjamin Mizer, numéro trois du ministère de la Justice, a souligné que de nombreux Américains, en particulier les jeunes et les moins fortunés, dépendent entièrement des cartes de débit pour leurs transactions quotidiennes.

En réponse à ces accusations, Julie Rottenberg, conseillère juridique de Visa, a fermement rejeté les allégations. Elle a déclaré :

"Ces poursuites sont infondées et nous nous défendrons vigoureusement. Les accusations d'aujourd'hui ignorent la réalité : Visa n'est qu'un des nombreux concurrents dans un secteur de débit en pleine croissance, avec des entrants qui prospèrent."

Déclaration de Julie Rottenberg, conseillère juridique de Visa

Il est intéressant de noter que Visa a une longue histoire d'innovation dans le secteur des paiements. L'entreprise a été pionnière dans l'introduction de la technologie de paiement sans contact et a récemment lancé son premier programme de crypto-monnaie en 2021. Avec plus de 4,1 milliards de cartes en circulation dans le monde en 2022 et une présence dans plus de 200 pays, l'influence de Visa sur le marché mondial des paiements est indéniable.

Cette affaire juridique intervient dans un contexte où Visa continue de dominer le marché des paiements électroniques. En 2023, l'entreprise a traité plus de 190 milliards de transactions, démontrant sa capacité à gérer un volume massif de paiements. Son système VisaNet peut traiter plus de 65 000 transactions par seconde, illustrant l'ampleur de son infrastructure technologique.

L'issue de cette procédure judiciaire pourrait avoir des implications significatives non seulement pour Visa, mais aussi pour l'ensemble du secteur des paiements électroniques aux États-Unis et potentiellement dans le monde entier.

Mercer Bergeron

Affaires