Dans le Gard, département situé en Occitanie, les vignerons font face à des défis croissants. Le 21 septembre 2024, Patrick Viala, vigneron à Saint-Nazaire-des-Gardies, a conclu ses vendanges de manière symbolique, utilisant des chevaux pour transporter la récolte. Cette tradition, instaurée il y a dix ans, représente la persévérance nécessaire dans un secteur en difficulté.
La viticulture, qui constitue 51% des exploitations gardoises, traverse une période difficile. La récolte 2024 a chuté de 30% par rapport à l'année précédente, passant de 3,2 à 2,5 millions d'hectolitres. Cette baisse est attribuée au mildiou, une maladie fongique affectant les vignes, et à la coulure, un phénomène perturbant la fécondation des fleurs. Bruno Manzone, président des Vignerons créateurs, souligne que la production est 20% inférieure à la moyenne décennale.
Les défis ne se limitent pas à la production. Romain Angelras, président des Jeunes Agriculteurs et vigneron, met en lumière la crise du marché, les difficultés à l'export et l'augmentation des charges, notamment le coût des produits phytosanitaires. Ces facteurs mettent à rude épreuve la trésorerie des exploitations.
En réponse aux manifestations de janvier 2024, qui avaient notamment entraîné le blocage de l'autoroute A9 pendant dix jours, des aides d'urgence ont été accordées. 982 exploitations ont reçu en moyenne 5 522 euros, pour un total de 8,53 millions d'euros. Cependant, ces mesures sont considérées comme insuffisantes face à l'ampleur des difficultés.
L'avenir du secteur suscite de vives inquiétudes. Les aides à l'arrachage, promises par l'ancien ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, sont toujours en attente d'approbation par l'Union européenne. Cette mesure pourrait offrir une solution aux vignerons proches de la retraite, qui représentent 31% des exploitants du département selon l'Agreste.
"Le marché est en crise, l'export souffre, et nos charges, notamment le prix des produits phytosanitaires, ont sensiblement augmenté. Ça va être tendu au niveau de la trésorerie pour un grand nombre d'entre nous."
Face à ces défis, la diversification des cultures et l'adaptation aux changements climatiques apparaissent comme des stratégies cruciales pour l'avenir de la viticulture gardoise. La persévérance, symbolisée par la marche des vendangeurs de Saint-Nazaire-des-Gardies, reste plus que jamais nécessaire pour surmonter cette période difficile.