Une nouvelle tragédie maritime s'est produite près de l'île d'El Hierro, dans l'archipel espagnol des Canaries, dans la nuit du 27 au 28 septembre 2024. Un bateau transportant 84 migrants a fait naufrage, entraînant la mort d'au moins 9 personnes et la disparition de 48 autres.
Les secours maritimes espagnols ont reçu un appel de détresse vers minuit et quart, déclenchant une opération de sauvetage. Malgré leurs efforts, seules 27 personnes ont pu être secourues. Cette tragédie met en lumière les dangers extrêmes auxquels sont confrontés les migrants qui tentent la traversée de l'Atlantique vers l'Europe.
El Hierro, l'île la plus occidentale et méridionale des Canaries, se trouve à environ 100 km des côtes africaines. L'archipel, composé de 7 îles principales, est devenu un point d'entrée majeur pour les migrants cherchant à atteindre l'Europe. La route migratoire des Canaries, surnommée la "route de la mort", est particulièrement périlleuse en raison des forts courants marins et des conditions météorologiques imprévisibles.
Les statistiques récentes montrent une augmentation alarmante des arrivées de migrants aux Canaries. Au 15 août 2024, 22 304 personnes avaient déjà atteint l'archipel, soit une hausse de 126% par rapport à la même période en 2023. Cette augmentation reflète la situation désespérée de nombreux migrants, principalement originaires d'Afrique subsaharienne et du Maghreb, qui risquent leur vie sur des embarcations précaires.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime qu'au moins 4 857 personnes ont péri ou disparu sur cette route maritime depuis 2014. Cependant, ce chiffre est probablement bien en deçà de la réalité. L'ONG espagnole Caminando Fronteras avance un bilan beaucoup plus lourd, estimant à 18 680 le nombre de victimes.
Face à cette crise humanitaire, l'Espagne a récemment signé des accords avec la Mauritanie et la Gambie pour renforcer la coopération contre les passeurs et promouvoir une migration régulée. Ces efforts diplomatiques visent à réduire les tragédies en mer tout en gérant les flux migratoires de manière plus humaine et ordonnée.
La situation reste critique, et les garde-côtes espagnols, soutenus par l'agence européenne Frontex, continuent d'effectuer des opérations de sauvetage régulières. Cependant, la vastité de l'océan et les tactiques changeantes des passeurs rendent ces interventions difficiles.
Cette tragédie récente souligne l'urgence de trouver des solutions durables à la crise migratoire. Alors que les îles Canaries, dont l'économie dépend fortement du tourisme, font face à des défis humanitaires croissants, la communauté internationale est appelée à agir pour prévenir de nouvelles pertes de vies humaines sur cette dangereuse route maritime.