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Starmer face à une chute de popularité précoce malgré sa victoire électorale

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Keir Starmer, Premier ministre travailliste britannique, voit sa popularité s'effondrer quelques semaines après son élection. Ses annonces d'austérité et le contexte économique difficile expliquent ce revers rapide.

Dans un contexte politique britannique tendu, Keir Starmer, le Premier ministre travailliste récemment élu, fait face à une baisse de popularité précoce et inattendue. Contrairement à ses prédécesseurs qui ont bénéficié de périodes de grâce plus longues, Starmer voit son soutien s'éroder rapidement, seulement quelques semaines après sa victoire aux élections générales du 4 juillet 2024.

Le Parti travailliste, fondé en 1900, se trouve dans une situation délicate. Malgré sa victoire historique, le parti peine à convaincre l'opinion publique de sa capacité à gouverner efficacement. Un sondage récent de l'association More in Common révèle que 60% des Britanniques doutent de la réélection du Labour lors des prochaines élections. Plus inquiétant encore, 17% des électeurs travaillistes regrettent déjà leur choix.

La popularité personnelle de Starmer est également en berne. Selon un sondage Opinium du 20 septembre, il est moins apprécié que son prédécesseur conservateur, Rishi Sunak, avec un taux d'approbation négatif de 26%. Cette situation contraste fortement avec celle de Tony Blair, qui a bénéficié d'une longue période de grâce après sa victoire en 1997.

Face à ces défis, Starmer a tenté de reprendre l'initiative lors de la conférence annuelle du parti à Liverpool, une ville traditionnellement travailliste. Dans son discours, il a reconnu la difficulté de demander "davantage d'efforts" aux Britanniques, tout en réaffirmant l'engagement de son gouvernement envers les travailleurs et la reconstruction du pays.

Cependant, les annonces d'austérité du gouvernement Starmer passent mal auprès de la population. La chancelière de l'Échiquier, Rachel Reeves, a notamment évoqué la suppression de l'allocation énergie pour 11 millions de retraités, une mesure justifiée par un déficit public "inattendu" hérité des conservateurs.

Cette stratégie rappelle celle de David Cameron en 2010, qui avait justifié son budget d'austérité par les supposées erreurs du travailliste Gordon Brown durant la crise financière de 2008. Toutefois, le contexte actuel est différent, avec 14 années de coupes budgétaires, une économie stagnante et les conséquences du Brexit.

Le système politique britannique, basé sur le modèle de Westminster et caractérisé par l'absence d'une constitution écrite unique, ajoute à la complexité de la situation. Le scrutin uninominal majoritaire à un tour et la présence de 650 députés à la Chambre des communes façonnent un paysage politique unique.

Starmer doit également composer avec l'héritage du NHS, le système de santé publique créé en 1948, et les attentes élevées des Britanniques en matière de services publics. Le Premier ministre travailliste fait face à un défi de taille : convaincre une population fatiguée par l'austérité que son "plan à long terme" peut effectivement "reconstruire le pays".

"Il est dur de demander davantage d'efforts aux Britanniques, mais notre gouvernement s'est engagé à être au service du pays et de ses travailleurs. Nous avons un plan de long terme pour reconstruire le pays."

Keir Starmer, Premier ministre britannique

Alors que la BBC, principal diffuseur public du Royaume-Uni, continue de couvrir ces développements politiques, l'avenir du gouvernement Starmer reste incertain. La capacité du Premier ministre à naviguer dans ces eaux troubles déterminera non seulement son propre sort politique, mais aussi celui du Parti travailliste et, potentiellement, la direction future du Royaume-Uni.

Angelique Labbé

Économie