Le prochain sommet Afrique-France, prévu pour le premier trimestre 2026, se tiendra à Nairobi, capitale du Kenya. Cette annonce, faite le 25 septembre 2024 par le président français Emmanuel Macron et son homologue kényan William Ruto, marque un tournant historique dans les relations franco-africaines.
Pour la première fois depuis sa création en 1973, ce sommet aura lieu hors de France et d'Afrique francophone. Ce choix symbolise l'évolution des relations de la France avec le continent africain, s'étendant au-delà de ses partenaires traditionnels francophones pour englober les 54 pays africains.
Cette décision intervient dans un contexte géopolitique complexe. La France fait face à des défis dans son ancienne zone d'influence, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger, où des juntes hostiles à Paris ont pris le pouvoir depuis 2020. L'Alliance des États du Sahel, formée par ces trois pays en 2023, illustre cette remise en question de l'influence française dans la région.
Le sommet de Nairobi marque également un retour au format classique, réunissant chefs d'État et de gouvernement. Le dernier sommet de ce type s'était tenu à Bamako en 2017. En 2021, Emmanuel Macron avait opté pour un format innovant à Montpellier, impliquant la société civile africaine plutôt que les dirigeants politiques.
Ce sommet 2026, coïncidant avec la présidence française du G7, vise à "encourager un multilatéralisme inclusif". Il abordera des enjeux cruciaux tels que le changement climatique, la préservation de l'environnement et la réforme de l'architecture financière internationale. Macron et Ruto plaident notamment pour l'instauration d'une taxe carbone internationale.
L'événement réunira non seulement des dirigeants politiques, mais aussi des représentants de la société civile et du secteur privé africain. Les organisateurs soulignent que tous les dirigeants du continent seront invités, y compris ceux de l'Alliance des États du Sahel, dans un effort d'inclusivité.
Ce sommet à Nairobi, capitale d'un pays n'ayant jamais été colonisé par la France, symbolise une nouvelle ère dans les relations France-Afrique. Il reflète la volonté de dépasser l'héritage de la "Françafrique" et d'établir des partenariats plus équilibrés et diversifiés sur le continent.
"Ce sommet Afrique-France 2026 cherchera à encourager un multilatéralisme inclusif. Il portera également sur les solutions à mettre en œuvre pour répondre aux défis liés au climat, à la préservation de l'environnement ainsi qu'à la réforme de l'architecture financière internationale."
En choisissant le Kenya, pays indépendant depuis 1963 et membre de la communauté anglophone, la France signale son intention d'élargir son influence au-delà de la francophonie traditionnelle. Cette approche s'inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer les liens avec l'ensemble du continent africain, reconnaissant son importance croissante sur la scène internationale.