Le 27 septembre 2024, Shigeru Ishiba a été élu président du Parti libéral-démocrate (PLD) au Japon, marquant un tournant significatif dans la politique nippone. Cette victoire lui ouvre la voie pour devenir le prochain Premier ministre du pays, son investiture étant prévue le 1er octobre.
Le PLD, parti dominant au Japon depuis sa fondation en 1955, détient une majorité écrasante dans les deux chambres du Parlement japonais. Cette configuration assure à Ishiba une transition automatique vers le poste de chef du gouvernement. Il succède à Fumio Kishida, qui occupait cette fonction depuis 2021 et avait choisi de ne pas se représenter.
"Je travaille dans le domaine de la défense depuis longtemps. Je protégerai le pays. Et je protégerai le peuple. Je ne manquerai pas de créer un Japon où chacun pourra connaître le bonheur et la sécurité"
L'élection s'est déroulée en deux tours, impliquant 1,1 million d'adhérents du parti et 368 parlementaires. Au second tour, Ishiba a remporté la victoire face à Sanae Takaichi, avec 215 voix contre 194.
Né le 4 février 1957, Shigeru Ishiba est diplômé en droit de la prestigieuse université Keio. Sa carrière politique a débuté en 1981, suite au décès de son père, Jiro Ishiba. Encouragé par l'ancien Premier ministre Kakuei Tanaka, il a obtenu son premier mandat à la Chambre basse en 1986, devenant le plus jeune élu de l'époque.
En matière de politique étrangère et de sécurité, Ishiba devrait poursuivre le renforcement de la défense nippone et le rapprochement avec les États-Unis et la Corée du Sud. Cette orientation s'inscrit dans un contexte de tensions régionales croissantes, notamment avec la Chine et la Corée du Nord.
Sur le plan économique, le nouveau dirigeant promet des politiques de développement régional ambitieuses pour stimuler l'économie japonaise. Cette approche vise à répondre aux préoccupations des Japonais face à l'inflation persistante et à la baisse du pouvoir d'achat, exacerbées par l'affaiblissement du yen.
L'arrivée d'Ishiba au pouvoir intervient à un moment crucial pour le Japon, qui fait face à de nombreux défis. Le pays doit notamment gérer une population vieillissante, des enjeux énergétiques post-Fukushima, et maintenir sa position de troisième économie mondiale. Le nouveau Premier ministre devra également naviguer dans un contexte géopolitique complexe, tout en préservant le pacifisme constitutionnel du Japon.