Le sénateur Joël Guerriau a annoncé son retrait temporaire du Sénat français le 25 septembre 2024, suite à de graves accusations. Cette décision intervient dans un contexte de scandale impliquant des soupçons d'agression sexuelle envers la députée Sandrine Josso.
Gérard Larcher, président du Sénat depuis 2014, a demandé à Guerriau de démissionner de son mandat, mais n'a pas reçu de réponse définitive. Le sénateur de Loire-Atlantique, un département créé en 1790, occupait auparavant des postes importants au sein de l'institution, notamment celui de secrétaire du Sénat et de vice-président de la commission des affaires étrangères, qui compte 49 membres.
L'enquête en cours a révélé des éléments troublants. Des recherches suspectes ont été découvertes sur le téléphone de Guerriau, datant du 9 octobre 2023. Ces requêtes, effectuées sur Google, qui traite plus de 3,5 milliards de recherches quotidiennes, concernaient des sujets liés aux drogues et au viol.
Sandrine Josso a témoigné en mars 2024 devant les juges d'instruction. Elle a décrit une soirée où Guerriau l'aurait incitée à boire rapidement, adoptant un comportement étrange. Les analyses toxicologiques ont révélé la présence de 388 nanogrammes d'ecstasy par millilitre dans le sang de la députée, une dose bien supérieure à celle considérée comme récréative. Il est à noter que la dose létale moyenne d'ecstasy est estimée entre 0,1 et 0,5 grammes.
"Terrorisée, j'ai commandé un taxi, sans qu'il n'y ait eu de contact physique avec le sénateur."
Lors de sa garde à vue, qui en France peut durer jusqu'à 24 heures renouvelables une fois, Guerriau a évoqué des difficultés personnelles et une possible erreur de manipulation avec les coupes de champagne, un vin effervescent produit en Champagne depuis le 17e siècle.
Cette affaire ébranle le Sénat français, une institution créée par la Constitution de 1958 et composée de 348 sénateurs élus pour un mandat de 6 ans. Guerriau, qui siégeait au Palais du Luxembourg à Paris, a été suspendu de son parti Horizons, fondé par Édouard Philippe en 2021, et de son groupe parlementaire.
L'enquête se poursuit, menée par la commission d'instruction de la Cour de justice de la République, composée de trois magistrats. Cette affaire soulève des questions importantes sur l'éthique et la sécurité au sein des institutions politiques françaises.