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RDC : L'armée cible les FDLR, anciens alliés contre le M23

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Les forces armées congolaises ont mené des opérations contre les FDLR dans l'est de la RDC, marquant un changement dans les alliances. Ces actions s'inscrivent dans le cadre des efforts de paix avec le Rwanda.

Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), deuxième plus grand pays d'Afrique, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont récemment mené des opérations contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Cette action marque un tournant significatif dans la dynamique complexe du conflit qui secoue la région depuis des années.

Le conflit dans l'est de la RDC, considéré comme l'un des plus complexes au monde, a connu une résurgence du Mouvement du 23-Mars (M23) depuis 2021. Ce groupe rebelle, soutenu par le Rwanda, a conquis de vastes territoires aux dépens de l'armée congolaise. Jusqu'à présent, les FARDC s'appuyaient sur divers groupes armés, dont les FDLR, pour contrer cette avancée.

Les FDLR, composées en partie d'anciens génocidaires hutu rwandais ayant fui après le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, étaient des alliés de circonstance pour Kinshasa. Cependant, la donne a changé suite à un accord de cessez-le-feu signé fin juillet entre la RDC et le Rwanda, obtenu grâce à une médiation angolaise. Dans le cadre des négociations préliminaires à un accord de paix, Kigali a exigé que le gouvernement congolais neutralise les FDLR.

Le 23 septembre 2024, les FARDC ont lancé une opération visant à capturer un commandant des FDLR dans le village de Shovu, près de Saké, dans la province du Nord-Kivu. Cette action représente la première offensive des FARDC contre les FDLR depuis le début de la résurgence du M23 en 2021.

Trois jours plus tard, le 26 septembre, une nouvelle opération a été tentée contre les FDLR dans le site de déplacés de Lushagala, en périphérie de Goma, la capitale du Sud-Kivu. Cependant, cette opération a mal tourné lorsque les militaires congolais ont attaqué par erreur une position tenue par l'Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), un autre groupe armé pro-Kinshasa.

"Trois miliciens de l'APCLS ont été tués et une douzaine ont été blessés. Trois civils ont également été tués et au moins 21 autres blessés lors des combats."

Bilan de l'attaque erronée contre l'APCLS

Cette confusion tragique souligne la complexité de la situation sur le terrain, où de nombreux groupes armés coexistent dans un espace restreint. Les sites de déplacés autour de Goma, qui abritent des centaines de milliers de personnes ayant fui le conflit, sont particulièrement touchés par cette instabilité.

La ville de Goma, qui a été brièvement occupée par le M23 en 2012, est aujourd'hui presque encerclée par ce groupe rebelle. En réponse, plusieurs groupes armés pro-Kinshasa, réunis sous l'appellation de "Wazalendo" (patriotes en swahili, l'une des langues nationales de la RDC), se sont positionnés aux abords de la ville pour contrer une éventuelle offensive.

Ces développements s'inscrivent dans un contexte régional complexe, où la RDC, riche en ressources naturelles comme le coltan utilisé dans les smartphones, tente de stabiliser sa partie orientale. La présence de la MONUSCO, la plus grande mission de maintien de la paix de l'ONU, témoigne de l'importance internationale accordée à la résolution de ce conflit.

La situation reste tendue dans cette région qui abrite non seulement des richesses minérales, mais aussi une biodiversité unique, comme le parc national des Virunga et ses gorilles de montagne menacés. Les efforts diplomatiques et militaires en cours visent à apporter une paix durable à cette partie de la RDC, membre de l'Organisation internationale de la Francophonie, qui a connu de nombreux bouleversements depuis son indépendance de la Belgique en 1960.

Nicolette Mathieu

Économie