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Procès à Avignon : Un accusé nie avoir su que la victime était inconsciente

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Dans une affaire de viols multiples à Avignon, un accusé affirme ne pas avoir réalisé que la victime était droguée. Le mari de la victime est accusé d'avoir orchestré ces agressions pendant une décennie.

Le procès d'une affaire de viols multiples se déroule actuellement à Avignon, chef-lieu du département du Vaucluse, dans le sud-est de la France. Cette affaire, qui a débuté le 2 septembre 2024, met en lumière une série de crimes sexuels commis sur une période de dix ans.

Le 26 septembre 2024, Fabien S., l'un des accusés, a témoigné devant la cour criminelle du Vaucluse. Cette juridiction, créée en 2019, traite des affaires criminelles sans jury populaire. Fabien S., âgé de 39 ans, fait partie d'une cinquantaine d'hommes accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot, une femme de 71 ans, alors qu'elle était inconsciente.

"Dans l'excitation, je n'ai pas fait attention au fait qu'elle ne se réveillait pas."

Déclaration de Fabien S.

L'accusé, qui risque jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle, a affirmé ne pas avoir réalisé que la victime était droguée. Il a expliqué avoir cru qu'elle était complice de la situation. Cette affaire soulève des questions importantes sur le consentement sexuel, un concept juridique crucial dans les affaires de viol.

Le mari de la victime, Dominique Pelicot, est accusé d'avoir drogué son épouse pendant une décennie pour la violer et la livrer à des hommes recrutés sur un site libertin controversé nommé Coco. Ce site a été fermé par la justice française en juin 2024, illustrant le pouvoir des autorités de fermer des plateformes web pour des raisons légales.

Fabien S., qui a un passé d'ancien sans-abri et souffre d'alcoolisme depuis l'âge de 14 ans, représente l'un des nombreux profils variés impliqués dans cette affaire. Son témoignage met en lumière la complexité de la situation, où les accusés affirment ne pas avoir eu connaissance de l'état d'inconscience de la victime.

Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de lutte contre les violences sexuelles en France. Depuis le mouvement #MeToo, la prise de conscience sur ces questions a considérablement augmenté. Il est important de noter que 94% des agresseurs sexuels en France sont des hommes, et que le taux de condamnation pour viol reste faible, à environ 10% des plaintes déposées.

Le procès se poursuit avec l'examen de preuves vidéo, soulignant l'importance croissante des preuves numériques dans les affaires de crimes sexuels. Cette affaire rappelle la gravité du viol conjugal, reconnu comme un crime en France depuis 1990, et met en évidence les défis persistants dans la lutte contre les violences sexuelles.

Nicolette Mathieu