Le 21 septembre 2024, le 45e gouvernement de la Ve République française a été dévoilé, marquant un tournant dans la politique nationale. Cette annonce, faite depuis le jardin d'hiver de l'Élysée par Alexis Kohler, secrétaire général de la présidence, a révélé une composition gouvernementale qui suscite déjà de nombreux commentaires.
Ce nouveau gouvernement, qualifié de "gouvernement Barnier" par certains observateurs, présente un mélange intrigant de nouveaux visages et de ministres reconduits. Sept ministres du précédent gouvernement Attal ont été maintenus, malgré la défaite du camp présidentiel aux élections législatives. Cette décision reflète la volonté de maintenir une certaine continuité tout en insufflant un renouveau nécessaire.
Parmi les nominations marquantes, Bruno Retailleau, figure de la droite conservatrice, prend la tête du ministère de l'Intérieur. Sa nomination a suscité des réactions mitigées, notamment au sein des macronistes et du MoDem. Retailleau devra relever le défi des questions d'immigration et de sécurité, des sujets sur lesquels il a souvent critiqué la politique du gouvernement précédent.
"Les Français n'attendent qu'une chose des responsables publics : des résultats. Je suis donc là pour agir, avec un seul mot d'ordre : rétablir l'ordre pour assurer la concorde"
À la Justice, c'est Didier Migaud, ancien député socialiste et président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui succède à Eric Dupond-Moretti. À 72 ans, Migaud fait un retour inattendu à la vie politique après l'avoir quittée en 2010.
La composition de ce gouvernement reflète les défis politiques actuels. Le premier ministre Michel Barnier avait pour mission de "se rapprocher le plus possible de l'union nationale", un objectif ambitieux dans le contexte politique actuel. Cependant, la réalisation de cet objectif semble mitigée, avec peu de ralliements significatifs de l'opposition.
Ce nouveau gouvernement devra faire face à de nombreux défis, notamment la gestion de la crise économique et sociale, tout en naviguant dans un paysage politique fragmenté. Sa durée de vie reste incertaine, la moyenne des gouvernements sous la Ve République étant d'environ 18 mois.
L'équilibre entre renouveau et continuité, entre différentes sensibilités politiques, sera crucial pour l'efficacité de cette équipe gouvernementale. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer sa capacité à répondre aux attentes des Français et à mettre en œuvre une politique cohérente dans un contexte politique complexe.