L'Union africaine (UA) a lancé un appel urgent le 24 septembre 2023 pour mettre fin aux affrontements dans la ville d'El-Fasher, au Soudan. Cette demande intervient dans un contexte de conflit prolongé qui secoue le pays depuis avril 2023.
Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, chef de l'armée soudanaise, et Mohammed Hamdan Daglo, leader des Forces de soutien rapide (FSR), s'affrontent pour le contrôle du pays. El-Fasher, capitale de l'État du Darfour du Nord et abritant environ deux millions d'habitants, est devenue un point focal de cette lutte.
Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'UA, a exprimé sa profonde inquiétude face à l'escalade de la violence. Il a souligné l'urgence d'une cessation des hostilités, non seulement à El-Fasher mais dans l'ensemble du Soudan.
L'ONU partage ces préoccupations. Antonio Guterres, Secrétaire général de l'organisation, a condamné l'offensive "à large échelle" des FSR et a exhorté le général Daglo à mettre fin à l'attaque. La communauté internationale craint des violences de masse contre les civils.
Le conflit a déjà eu des conséquences dévastatrices. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), au moins 20 000 personnes ont perdu la vie depuis le début des hostilités. Certaines estimations évoquent jusqu'à 150 000 victimes. Plus de 10 millions de Soudanais ont été déplacés ou contraints de fuir à l'étranger, soit un cinquième de la population du pays.
Les deux parties en conflit sont accusées de crimes de guerre, notamment de cibler délibérément des civils, de bombarder sans discrimination des zones résidentielles et de piller ou bloquer l'aide humanitaire vitale.
L'UA et l'ONU insistent sur le fait qu'une solution militaire n'est pas envisageable pour résoudre cette crise. Elles appellent à des négociations pacifiques pour mettre fin aux souffrances du peuple soudanais.
Ce conflit s'inscrit dans une longue histoire d'instabilité au Soudan. Depuis son indépendance en 1956, le pays a connu plusieurs coups d'État militaires. La région du Darfour, en particulier, a été le théâtre d'un conflit sanglant depuis 2003, causant des centaines de milliers de morts.
La situation actuelle menace non seulement la stabilité du Soudan mais aussi celle de toute la région. Le pays, qui partage des frontières avec sept autres nations, joue un rôle crucial dans l'équilibre géopolitique de l'Afrique du Nord-Est.
"Il ne peut y avoir de solution militaire à la crise au Soudan."
La communauté internationale doit redoubler d'efforts pour faciliter un dialogue entre les parties en conflit et apporter une aide humanitaire urgente à la population soudanaise. La résolution de cette crise est essentielle pour l'avenir du Soudan et la stabilité de toute la région.