Le 12 septembre 2024, lors des journées parlementaires des Républicains (LR) à Annecy, Laurent Wauquiez s'est adressé aux députés de son parti avec une perspective historique. L'homme politique, né en 1975, a comparé les 47 députés LR élus lors des récentes législatives aux républicains minoritaires de 1871, évoquant des figures comme Jules Ferry, Jules Grévy et Pierre Waldeck-Rousseau.
"Au départ, ils ont un mouvement de retrait, mais ils voient très bien que le pays danse au-dessus d'un volcan et ils décident de s'engager. Ils prennent leurs responsabilités et vont contribuer à l'extraordinaire redressement du pays."
Cette analogie historique sert à justifier l'entrée significative de la droite au gouvernement, occupant un quart des ministères, dont celui de l'Intérieur confié à Bruno Retailleau, sénateur de la Vendée depuis 2004.
Michel Barnier, ancien négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, est devenu Premier ministre, marquant le retour de LR aux responsabilités douze ans après le départ de Nicolas Sarkozy de l'Élysée. Ce retour s'effectue dans le cadre d'une cohabitation avec le bloc central, comprenant Renaissance, le MoDem et Horizons.
Malgré l'euphorie apparente, LR fait face à des défis considérables. Geoffroy Didier, secrétaire général délégué du parti, souligne l'importance de la mise en application des idées du parti, plus que leur contenu. Cette remarque intervient dans un contexte où LR a connu un déclin électoral significatif ces dernières années.
En effet, Frédéric Dabi de l'IFOP rappelle qu'en 2013, 23% des Français se déclaraient proches de l'UMP, prédécesseur de LR. Aujourd'hui, le parti est loin de ces chiffres, bien que la récente performance de François-Xavier Bellamy aux élections européennes (7,3%) ait été saluée en interne.
Le retour au pouvoir de LR s'inscrit dans un paysage politique complexe. Fondé en 2015, le parti cherche à affirmer sa pertinence face à des formations plus récentes comme Horizons, créé par Édouard Philippe en 2021. Cette situation rappelle les défis auxquels ont été confrontés les républicains lors de la proclamation de la IIIe République en 1870, qui a duré jusqu'en 1940.
Malgré l'optimisme affiché, des doutes persistent au sein du parti. Certains membres du bureau politique considèrent même LR comme "mort", avec des élus qui y restent faute d'alternatives. Cette introspection reflète les défis auxquels fait face la droite française dans un paysage politique en constante évolution.