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Les manœuvres de Trump pour contrer le pacte vert agricole de l'UE

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L'administration Trump a tenté de saboter la stratégie agricole durable de l'UE en utilisant des sociétés de relations publiques. Cette guerre d'influence visait à protéger les intérêts de l'industrie agrochimique américaine.

Dans une révélation surprenante, des documents internes du ministère de l'Agriculture américain (USDA) mettent en lumière les efforts de l'administration Trump pour contrecarrer la stratégie agricole durable de l'Union européenne. Cette guerre d'influence, menée en 2020, visait à protéger les intérêts de l'industrie agrochimique américaine face aux ambitions environnementales européennes.

Le 20 mai 2020, la Commission européenne a dévoilé sa stratégie "Farm to Fork" (De la ferme à la fourchette), un élément clé du pacte vert européen lancé en décembre 2019. Cette initiative ambitieuse visait à rendre l'agriculture européenne plus durable, avec des objectifs tels que la réduction de 50% de l'utilisation des pesticides et la conversion de 25% des terres agricoles en bio d'ici 2030.

Face à cette menace perçue pour les exportations agricoles américaines, l'administration Trump a riposté en engageant deux sociétés de relations publiques : White House Writers Group (WHWG) et v-Fluence. Cette dernière, fondée en 2001 par Jay Byrne, ancien directeur de la communication de Monsanto, est spécialisée dans le conseil aux firmes agro-industrielles.

"Défendre coûte que coûte les pesticides et les organismes génétiquement modifiés, entraver toute réglementation stricte de leurs usages, dénigrer l'agriculture biologique et défaire les ambitions agroécologiques de l'Europe"

Objectifs de la stratégie américaine

La stratégie américaine visait à saper les efforts européens en matière de durabilité agricole. Il est important de noter que les États-Unis sont le plus grand exportateur mondial de produits agricoles et que le marché mondial des pesticides valait environ 84 milliards de dollars en 2024.

L'opposition à la réduction des pesticides et à l'expansion de l'agriculture biologique en Europe s'inscrit dans un contexte plus large. En effet, l'agriculture intensive est responsable de 80% de la déforestation mondiale et l'agriculture représente environ 10% des émissions de gaz à effet de serre de l'UE.

Il est crucial de souligner que l'agriculture biologique peut réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70% par hectare et utilise 45% moins d'énergie que l'agriculture conventionnelle. De plus, les pesticides sont responsables d'environ 11 000 décès par an dans l'UE, soulignant l'importance des efforts européens pour réduire leur utilisation.

Cette tentative de sabotage de la part de l'administration Trump contraste fortement avec les actions ultérieures. En effet, les États-Unis ont réintégré l'Accord de Paris en 2021 sous l'administration Biden, marquant un changement significatif dans la politique environnementale américaine.

En conclusion, cette révélation met en lumière les défis auxquels font face les initiatives environnementales mondiales face aux intérêts économiques à court terme. Elle souligne également l'importance de la transparence et de la vigilance dans la lutte pour une agriculture plus durable à l'échelle mondiale.