Le salon Les Pyrénéennes, qui s'est tenu il y a un an à Saint-Gaudens, a été le théâtre d'un bilan mitigé pour les agriculteurs du Sud-Ouest de la France. Cet événement triennal, attirant plus de 100 000 visiteurs, a mis en lumière les défis et les victoires récentes du secteur agricole dans la région.
Les éleveurs de la Haute-Garonne et des départements voisins font face à des défis sanitaires importants. La maladie hémorragique épizootique (MHE) et la fièvre catarrhale ovine (FCO) continuent de menacer les troupeaux, rappelant la vulnérabilité du secteur face aux maladies animales. Ces pathologies, transmises par des insectes, soulignent l'importance de la surveillance sanitaire dans l'élevage.
L'association des "Ultras de l'A64", forte de 400 membres, a joué un rôle crucial dans les mouvements de protestation. Leurs actions, notamment les barrages sur l'autoroute A64 reliant Toulouse à Bayonne, ont porté leurs fruits. Bertrand Loup, éleveur de blondes d'Aquitaine, affirme :
"On peut dire aujourd'hui que l'on a été entendus. Nos revendications portaient sur les remboursements des frais liés à la MHE, la baisse du prix du gazole non routier, la possibilité de construire des petites retenues d'eau."
Les revendications ont abouti à des résultats concrets : un fonds d'urgence de 50 millions d'euros au niveau national, une baisse du prix du gazole non routier (GNR) de près de 40 centimes, et le lancement d'études pour la construction d'une centaine de petites retenues d'eau en Occitanie. Ces avancées démontrent l'efficacité des actions collectives dans le secteur agricole.
Cependant, les défis persistent. Les agriculteurs restent préoccupés par l'harmonisation des normes européennes et les négociations commerciales internationales. Le traité Mercosur, en particulier, suscite des inquiétudes quant à la compétitivité de la viande française face aux importations sud-américaines.
Sébastien Albouy, jeune président de la chambre d'agriculture de la Haute-Garonne, souligne l'importance de solutions à long terme. Il met l'accent sur la future loi de programmation agricole (PLOA), actuellement en attente de décisions de la nouvelle ministre Annie Genevard. Cette loi devrait aborder les enjeux structurels du secteur, au-delà des mesures d'urgence obtenues.
L'avenir de l'agriculture dans le Sud-Ouest dépendra de la capacité à concilier les besoins immédiats des agriculteurs avec une vision à long terme. Entre les défis sanitaires, économiques et environnementaux, le secteur doit continuer à s'adapter tout en préservant son identité et sa compétitivité.