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Le RAC propose des mesures drastiques pour réduire le trafic aérien

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Une nouvelle étude du Réseau Action Climat suggère des mesures radicales pour diminuer l'impact environnemental de l'aviation, ciblant particulièrement les voyageurs fortunés.

Le secteur aérien se trouve une fois de plus sous les projecteurs des défenseurs de l'environnement. Le Réseau Action Climat (RAC), une fédération d'associations environnementales, vient de publier une étude intitulée "Comment réduire le trafic aérien de manière juste et efficace ?", mettant en lumière la nécessité de réduire l'impact climatique de l'aviation.

Selon Alexis Chailloux, porte-parole du RAC, le transport aérien est l'un des rares secteurs en France qui n'a pas commencé à réduire ses émissions de CO2. Au contraire, le trafic aérien a atteint des niveaux record cet été, dépassant même ceux d'avant la pandémie de Covid-19. En août 2024, le taux de fréquentation a atteint 100,5% par rapport au même mois en 2019.

L'Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit près de 5 milliards de passagers en 2024, et le nombre d'avions commerciaux devrait doubler d'ici 2044. Cette croissance soulève des inquiétudes quant à l'empreinte carbone du secteur, actuellement estimée entre 2,5% et 6% des émissions mondiales de CO2.

Le RAC exprime des doutes sur l'efficacité des solutions technologiques promises par l'industrie, telles que les carburants durables, les avions électriques ou à hydrogène. L'organisation estime que ces innovations ne seront pas prêtes à temps pour atteindre l'objectif de neutralité carbone du secteur en 2050.

Face à cette situation, le RAC propose neuf mesures drastiques, dont :

  • L'interdiction des jets privés
  • La suppression des programmes de fidélité "miles"
  • Le plafonnement du nombre de rotations aériennes en France

La mesure la plus notable est l'instauration d'une "taxe grands voyageurs" visant à cibler les passagers les plus aisés. Cette proposition s'appuie sur les données de l'enquête "Mobilité des personnes" menée en 2018-2019 par le ministère de la transition écologique et solidaire. L'étude révèle que 20% des ménages les plus riches sont responsables de 42% des émissions de CO2 liées au transport aérien.

Ces statistiques mettent en évidence les inégalités dans l'utilisation du transport aérien : sur 100 passagers, on compte 37 cadres supérieurs contre seulement 8 ouvriers. Cette disparité souligne la nécessité d'une approche équitable dans la réduction du trafic aérien.

Le débat sur l'avenir de l'aviation et son impact environnemental reste ouvert. Alors que l'industrie mise sur les progrès technologiques pour réduire son empreinte carbone, les organisations environnementales appellent à des mesures plus immédiates et radicales. L'équilibre entre croissance économique et protection de l'environnement demeure un défi majeur pour le secteur aérien.

Nicolette Mathieu

Économie