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Le pape François appelle à la transparence sur les abus à Bruxelles

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Lors de sa visite en Belgique, le pape François a exhorté les évêques à ne pas dissimuler les abus. Sa position sur la place des femmes dans l'Église a suscité des réactions mitigées parmi les catholiques belges.

Le pape François, né le 17 décembre 1936 en Argentine et premier pape sud-américain de l'histoire, a conclu sa visite de trois jours en Belgique par une messe au stade Roi-Baudouin à Bruxelles le 29 septembre 2024. Cette visite, la première d'un pape dans le pays depuis celle de Jean-Paul II en 1995, a mis en lumière les défis auxquels l'Église catholique est confrontée dans ce pays de 11,5 millions d'habitants.

Au cours de son homélie, le pape François a lancé un appel ferme à la transparence concernant les abus sexuels au sein de l'Église :

"Je demande aux évêques de ne pas couvrir les abus et de condamner les agresseurs et de les aider à guérir de cette maladie. Le mal ne peut pas être caché, le mal doit être révélé au grand jour, qu'il soit connu... que l'agresseur soit jugé, qu'il soit laïc ou évêque."

Le pape François a déclaré :

Ces paroles ont été accueillies par trois salves d'applaudissements, soulignant l'importance de cette question pour les fidèles belges. Il convient de noter que l'Église catholique a été secouée par de nombreux scandales d'abus sexuels dans plusieurs pays, dont la Belgique, ce qui a conduit le pape à convoquer un sommet sur la protection des mineurs dans l'Église en 2018.

La visite du pape François a également mis en évidence l'écart grandissant entre une partie des catholiques belges et Rome, notamment sur des questions telles que la place des femmes dans l'Église et l'accueil des personnes LGBT+. La Belgique, qui a légalisé le mariage homosexuel en 2003 et l'euthanasie en 2002, est souvent considérée comme progressiste sur ces questions sociétales.

La réponse du pape concernant la place des femmes dans l'Église a suscité des réactions mitigées. L'Université catholique de Louvain, l'une des plus anciennes universités d'Europe fondée en 1425, a critiqué ce qu'elle a qualifié de "position réductrice". Alice Vanwijnsberghe, une étudiante de 18 ans, a exprimé son incompréhension : "Je ne comprends pas pourquoi les femmes ne pourraient pas devenir prêtres. C'est quelque chose qui a été instauré parce que c'était ancré dans la société, à ce moment-là, mais maintenant, on a évolué."

Il est important de noter que le débat sur l'ordination des femmes dans l'Église catholique dure depuis plusieurs décennies, avec le pape Jean-Paul II ayant réaffirmé en 1994 l'impossibilité d'ordonner des femmes prêtres.

La visite du pape François en Belgique, pays où environ 57% de la population se déclare catholique, intervient dans un contexte de diminution de la pratique religieuse. Cette tendance reflète les défis auxquels l'Église est confrontée dans un pays qui abrite le siège de l'Union européenne et qui est connu pour ses positions progressistes sur de nombreuses questions sociales.

Le pape devait quitter Bruxelles à la mi-journée et donner sa traditionnelle conférence de presse à bord de l'avion le ramenant à Rome, où il était attendu vers 15 heures. Cette visite aura sans doute laissé une impression durable sur les catholiques belges, tout en soulignant les tensions persistantes entre les traditions de l'Église et les attentes d'une société en évolution.

Nicolette Mathieu

Politique