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Le HCC critique les coupes budgétaires environnementales

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Le Haut Conseil pour le climat dénonce les récentes réductions de crédits environnementaux, soulignant leur impact négatif sur la transition climatique. L'organisme appelle à des investissements massifs pour atteindre la neutralité carbone.

Le Haut Conseil pour le climat (HCC) a exprimé son inquiétude le 27 septembre 2024 concernant les récentes réductions budgétaires dans le domaine de l'environnement. Cet organisme indépendant, créé en 2018 par Emmanuel Macron, a souligné que ces coupes "nuisent à la confiance dans la transition climatique".

Le HCC, composé d'experts en climatologie, économie et agronomie, estime que pour atteindre la neutralité carbone, des investissements annuels supplémentaires de 60 à 70 milliards d'euros sont nécessaires d'ici 2030. La neutralité carbone, objectif clé de la France pour 2050, implique un équilibre entre les émissions et l'absorption des gaz à effet de serre.

Cette déclaration intervient dans un contexte où le gouvernement cherche à réduire le déficit public. En février 2024, des économies de 10 milliards d'euros ont été annoncées, dont 2 milliards affectant les programmes "écologie, développement et mobilité durables". De plus, le projet de budget 2025 prévoit une réduction d'environ 1,5 milliard d'euros pour le fonds vert, un programme lancé en 2022 pour accélérer la transition écologique dans les collectivités locales.

Le HCC appelle également à l'adoption urgente de plusieurs documents stratégiques :

  • La nouvelle Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC)
  • Le troisième Plan National d'Adaptation au Changement Climatique (PNACC-3)
  • La Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE)

Ces documents sont essentiels pour fixer les priorités d'action en matière d'énergie et d'adaptation au changement climatique.

Le conseil souligne que le second budget carbone de la France (2019-2023) risque de ne pas être respecté, principalement en raison de la dégradation du puits de carbone forestier. Les forêts françaises, qui absorbent habituellement environ 25% des émissions annuelles de gaz à effet de serre du pays, sont affectées par le réchauffement climatique, réduisant leur capacité d'absorption.

Il est important de noter que la France s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici 2030 par rapport à 1990, conformément à l'Accord de Paris signé en 2015. Pour atteindre cet objectif, des efforts significatifs sont nécessaires dans les secteurs les plus émetteurs, notamment les transports (premier émetteur), le bâtiment (25% des émissions) et l'agriculture (19% des émissions).

Le HCC insiste sur l'importance d'arrêter les subventions aux énergies fossiles, qui s'élèvent à plusieurs milliards d'euros par an en France. Cette mesure, combinée à des investissements massifs dans les énergies propres, est cruciale pour respecter les engagements climatiques du pays et s'aligner sur l'objectif de l'Union européenne de réduire les émissions de 55% d'ici 2030.

"L'atteinte de la neutralité carbone nécessite de consacrer des financements pluriannuels publics et privés estimés à 60-70 milliards d'euros d'investissements annuels supplémentaires d'ici à 2030 tout en arrêtant les subventions aux énergies fossiles"

Le Haut Conseil pour le climat déclare :

En conclusion, le HCC souligne l'urgence d'agir pour le climat, rappelant que selon le GIEC, une réduction mondiale des émissions de 45% d'ici 2030 est nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5°C. Malgré une baisse de 2,7% des émissions françaises en 2022, des efforts supplémentaires sont indispensables pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et respecter les engagements internationaux de la France.