Les récents Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont suscité un vif intérêt pour les bienfaits du sport sur la santé. Cependant, un aspect crucial a été peu abordé : le rôle de l'activité physique dans la prévention de la maladie d'Alzheimer.
Cette affection neurodégénérative, qui touche actuellement 1 million de Français, représente un défi majeur pour la santé publique. Avec l'allongement de l'espérance de vie, le nombre de cas ne cesse d'augmenter, soulignant l'urgence de trouver des solutions préventives efficaces.
La recherche sur Alzheimer a considérablement progressé depuis sa première description en 1906 par le Dr Alois Alzheimer. Cependant, son mécanisme reste complexe et partiellement incompris. Fait notable, seulement 1% des cas sont d'origine héréditaire, tandis que 40% pourraient être évités grâce à une prévention adaptée.
Parmi les facteurs de risque modifiables, la sédentarité occupe une place prépondérante. Des études ont montré que l'exercice physique régulier peut réduire le risque d'Alzheimer de 50%. Cette donnée est d'autant plus significative que le cerveau d'une personne atteinte peut perdre jusqu'à 10% de son volume en un an.
L'âge moyen du diagnostic se situe autour de 75 ans, bien que des formes précoces puissent apparaître dès 30-40 ans. Le risque double tous les 5 ans après 65 ans, ce qui souligne l'importance d'une prévention précoce et continue.
Outre l'activité physique, d'autres facteurs peuvent influencer le risque de développer Alzheimer. Le bilinguisme, par exemple, peut retarder l'apparition des symptômes de 4 à 5 ans. De même, un niveau d'éducation plus élevé est généralement associé à un risque plus faible.
La nutrition joue également un rôle crucial. Le régime méditerranéen et la consommation d'aliments riches en antioxydants sont associés à un risque réduit. La vitamine D pourrait aussi avoir un effet protecteur.
Il est important de noter que la maladie d'Alzheimer ne se limite pas à ses effets sur la santé individuelle. Son impact économique est considérable, avec un coût annuel mondial de la démence estimé à plus de 1000 milliards de dollars.
Face à ce défi, la prévention apparaît comme une stratégie essentielle, d'autant plus que les traitements actuels restent limités. Récemment, le Comité européen des médicaments à l'usage humain (CMHP) n'a pas autorisé la mise sur le marché européen du Leqembi, un médicament pourtant approuvé dans plusieurs pays, en raison de bénéfices cliniques jugés insuffisants par rapport aux risques.
En conclusion, l'activité physique, mise en lumière par les Jeux de Paris 2024, s'affirme comme un moyen de prévention crucial contre la maladie d'Alzheimer. Associée à d'autres facteurs comme une alimentation équilibrée, une stimulation cognitive régulière et une vie sociale active, elle offre une approche holistique pour maintenir la santé cérébrale et réduire le risque de cette maladie dévastatrice.