Les autorités suédoises ont récemment lancé de graves accusations contre l'Iran, affirmant que le pays aurait orchestré une cyberattaque sophistiquée sur le sol suédois. Cette allégation s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les deux nations, exacerbées par les récents incidents impliquant la profanation du Coran en Suède.
Selon les informations divulguées par le ministère public suédois le 24 septembre 2024, les services de renseignement iraniens auraient piraté un opérateur de SMS suédois au cours de l'été 2023. Cette intrusion aurait permis l'envoi d'environ 15 000 messages incitant à la vengeance contre les auteurs d'autodafés du Coran. Le procureur Mats Ljungqvist a déclaré que l'enquête avait permis d'identifier les pirates iraniens responsables de cette violation de données.
Il est important de noter que la Suède, connue pour sa neutralité militaire depuis 1814, se trouve aujourd'hui au cœur d'une crise diplomatique complexe. Avec une population d'environ 10,5 millions d'habitants en 2024, le pays scandinave est réputé pour son engagement envers la liberté d'expression, un droit protégé par sa Constitution depuis 1766.
L'Iran, de son côté, a catégoriquement nié ces accusations, les qualifiant de "sans fondement". La république islamique, qui compte environ 85 millions d'habitants en 2024, a exprimé son mécontentement par le biais de son ambassade à Stockholm, soulignant que ces allégations nuisent aux relations bilatérales.
Cette affaire met en lumière les défis croissants en matière de cybersécurité auxquels la Suède est confrontée. Avec un taux de pénétration d'Internet atteignant 98% en 2024, le pays est particulièrement vulnérable aux cyberattaques. Il est à noter que l'Iran a déjà été accusé de plusieurs cyberattaques contre des cibles occidentales depuis 2010.
Le contexte de cette cyberattaque présumée est lié aux tensions provoquées par les autodafés du Coran en Suède, notamment ceux initiés par Salwan Momika, un réfugié irakien. Ces actes ont déclenché des manifestations dans plusieurs pays du Proche-Orient, conduisant même à l'assaut de l'ambassade de Suède en Irak.
"Nous condamnons les autodafés du livre sacré sur notre sol, tout en réaffirmant l'importance primordiale de la liberté d'expression et de rassemblement."
Il est important de rappeler que les relations entre la Suède et l'Iran étaient déjà tendues avant cet incident. L'arrestation en 2019 et la condamnation à perpétuité de Hamid Nouri, un ex-procureur iranien, pour son rôle dans les exécutions de masse d'opposants en 1988, avaient déjà créé des frictions diplomatiques. Cependant, en juin 2024, un échange de prisonniers a eu lieu, avec la remise de Nouri à l'Iran en échange de la libération de deux Suédois.
Cette affaire souligne la complexité des relations internationales dans un monde de plus en plus interconnecté, où la cybersécurité joue un rôle crucial. Elle met également en évidence les défis auxquels sont confrontés les pays démocratiques comme la Suède pour concilier la liberté d'expression avec la sécurité nationale et les sensibilités religieuses.