La formation du nouveau gouvernement français sous la direction de Michel Barnier a suscité une vague de critiques acerbes de la part de la gauche. Malgré la victoire du Nouveau Front populaire (NFP) aux élections législatives anticipées de juillet 2024, la composition de l'équipe gouvernementale est perçue comme étant fortement orientée à droite.
Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise (LFI), a qualifié le nouveau cabinet de "film catastrophe macroniste" sur le réseau social X. Il a notamment pointé du doigt la nomination de Bruno Retailleau, sénateur Les Républicains (LR) de Vendée, au poste de ministre de l'Intérieur. Mélenchon a souligné l'influence potentielle du Sénat sur les futures législations, critiquant ainsi la légitimité du gouvernement.
Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, a fustigé la nomination d'un ministre de l'Intérieur utilisant l'expression controversée de "Français de papier". Elle a également remis en question la légitimité du gouvernement, suggérant qu'il dépend du soutien de l'extrême droite pour se maintenir.
Le Parti socialiste (PS) a également exprimé son mécontentement. Olivier Faure, premier secrétaire du parti, a qualifié le gouvernement de "réactionnaire" et de "bras d'honneur à la démocratie". Boris Vallaud, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, a décrit la situation comme une "continuation du macronisme... en pire".
"Les Français demandaient plus de justice sociale et fiscale, une véritable transformation écologique. Ils auront un gouvernement de droite dure sur le social, libérale sur l'économie, et faible sur l'environnement"
Cette réaction unanime de la gauche souligne le fossé entre les résultats des élections législatives et la composition du nouveau gouvernement. La situation politique actuelle reflète les tensions persistantes au sein de la Ve République française, instaurée en 1958, et met en lumière les défis de la cohabitation politique dans le système semi-présidentiel français.