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La France emprunte plus cher que la Grèce : un signal d'alarme économique

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La France fait face à des taux d'emprunt plus élevés que la Grèce, reflétant des tensions politiques et budgétaires. Malgré cette situation préoccupante, les experts ne considèrent pas cela comme une crise financière majeure.

La situation économique de la France suscite l'inquiétude alors que le pays emprunte désormais à des taux plus élevés que la Grèce. Le 26 septembre 2024, le taux d'intérêt pour les obligations françaises à cinq ans s'élevait à 2,48%, contre 2,40% pour Athènes. Ce phénomène surprenant survient quinze ans après la crise financière grecque qui avait secoué l'Europe.

Dans la zone euro, créée en 1999 et comptant actuellement 20 pays membres, la France se trouve dans une position délicate. Les nations traditionnellement considérées comme stables financièrement, telles que l'Allemagne (2%) et les Pays-Bas (2,1%), bénéficient de taux d'emprunt plus avantageux. Plus surprenant encore, des pays aux finances publiques fragiles comme le Portugal (2,2%), la Belgique (2,4%) et l'Espagne (2,45%) empruntent également à des taux inférieurs à ceux de la France.

Les économistes de Barclays, une banque britannique, attribuent cette hausse des taux français aux tensions politiques et aux mauvaises nouvelles budgétaires. Le gouvernement de Michel Barnier, ancien négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, fait face à des défis considérables. L'Assemblée nationale, composée de 577 députés, ne dispose pas de majorité stable, ce qui complique l'adoption du budget. Marine Le Pen, à la tête du Rassemblement national, parti fondé en 1972, a qualifié le gouvernement de "transitoire", ajoutant à l'incertitude politique.

Le déficit public français, initialement prévu à 4,4% du produit intérieur brut (PIB) pour 2024, a été successivement revu à la hausse, atteignant désormais plus de 6%. Cette situation est en contradiction flagrante avec le Pacte de stabilité et de croissance de l'UE, qui fixe une limite de déficit public à 3% du PIB. Un gouverneur d'une banque centrale de la zone euro a déclaré :

La France a zéro crédibilité en Europe quand elle promet de réduire ses dépenses

Malgré ces tensions, les experts ne considèrent pas la situation comme une véritable crise financière. La Banque centrale européenne (BCE), établie en 1998, a commencé à réduire ses taux d'intérêt, ce qui permet à la France de se financer à des taux plus bas qu'au début de l'année. De plus, la dernière adjudication de dette française, le 19 septembre 2024, s'est déroulée sans difficulté, avec une demande deux fois supérieure à l'offre.

Il est important de noter que la France, deuxième plus grande économie de la zone euro après l'Allemagne, conserve une notation de crédit AA selon S&P Global Ratings. Cependant, avec un ratio dette/PIB d'environ 112% en 2023, le pays doit faire face à des défis importants pour maintenir la confiance des marchés financiers et respecter ses engagements européens.