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La dette du Kenya menace l'athlétisme et le développement national

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Le Kenya fait face à une crise de la dette qui affecte tous les secteurs, y compris le sport. Les coupes budgétaires menacent l'agence antidopage, risquant de compromettre l'avenir de l'athlétisme kényan.

La situation financière du Kenya, l'une des économies les plus dynamiques d'Afrique, se détériore rapidement, affectant tous les secteurs de la société, y compris le sport de haut niveau. Les coupes budgétaires drastiques mises en place par le gouvernement pour éviter un défaut de paiement ont des conséquences inattendues, notamment sur l'agence nationale antidopage.

Cette réduction des moyens alloués à la lutte contre le dopage pourrait avoir des répercussions graves pour l'athlétisme kényan, renommé mondialement pour ses coureurs de fond et ses marathoniens. L'agence antidopage a exprimé ses inquiétudes en septembre 2024, craignant que l'insuffisance des contrôles ne conduise à une exclusion des athlètes kényans des compétitions internationales.

Cependant, les conséquences de cette crise de la dette vont bien au-delà du domaine sportif. Les investissements dans des secteurs essentiels tels que la santé, l'éducation et les infrastructures sont également menacés. Malgré sa croissance économique significative depuis son indépendance en 1963, le Kenya se trouve dans une situation où le service de sa dette absorbe les trois quarts de ses recettes fiscales.

Cette problématique n'est pas unique au Kenya. Selon la Banque mondiale, les 75 pays les plus pauvres du monde, dont plus de la moitié se trouvent en Afrique, consacrent plus de ressources au remboursement de leur dette qu'à des secteurs vitaux comme la santé, l'éducation et les infrastructures. L'ONG One estime que les gouvernements africains auront dépensé près de 90 milliards de dollars en 2024 pour le service de la dette.

Pour mettre ces chiffres en perspective, la Banque mondiale estime qu'il faudrait justement 90 milliards de dollars pour fournir de l'électricité à 300 millions d'Africains, sur les 600 millions qui en sont actuellement privés. Cette comparaison souligne l'ampleur des défis de développement auxquels le continent est confronté.

La recherche des responsables de cette crise de la dette africaine est complexe. Plusieurs acteurs sont pointés du doigt :

  • La Chine, principal créancier bilatéral de nombreux pays africains
  • Le secteur privé, qui a accordé des prêts à des taux élevés
  • Les bailleurs de fonds traditionnels, qui ont réduit leur aide au développement
  • Les gouvernements africains eux-mêmes, pour avoir accepté des financements onéreux

Il est important de noter que le Kenya a fait des progrès significatifs dans certains domaines, comme l'éducation avec un taux d'alphabétisation élevé, et l'adoption de technologies innovantes comme les services bancaires mobiles. Le pays abrite également plusieurs sites du patrimoine mondial de l'UNESCO et possède une industrie touristique importante.

Cependant, malgré ces avancées et une réduction de la pauvreté, des inégalités persistent. La population jeune du Kenya, avec une médiane d'âge d'environ 20 ans, représente à la fois un potentiel et un défi pour l'avenir du pays.

La résolution de cette crise de la dette nécessitera une approche globale, prenant en compte les besoins de développement du pays tout en assurant une gestion financière responsable. Le Kenya, membre de la Communauté d'Afrique de l'Est, devra peut-être chercher des solutions régionales et internationales pour surmonter ces défis et assurer un avenir prospère pour sa population.