Le 27 septembre 2024, Israël a lancé une frappe dévastatrice sur le quartier général du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, marquant une escalade significative dans le conflit israélo-libanais. Cette attaque, survenue peu après un discours belliqueux du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à l'ONU, a provoqué la destruction de plusieurs immeubles et semé la panique parmi la population locale.
Le Hezbollah, organisation politique et militaire chiite fondée en 1982, a vu son bastion de Dahiyé sévèrement touché. Au moins six immeubles d'habitation ont été détruits, laissant des cratères béants dans le sol. Le bilan provisoire fait état de six morts et 91 blessés, selon le ministère de la santé libanais.
L'attaque aurait potentiellement visé Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah depuis 1992. Son sort demeurait incertain au lendemain de l'attaque, alimentant les spéculations. La mort de Nasrallah, si elle était confirmée, représenterait un coup historique pour cette organisation qui joue un rôle majeur dans la politique libanaise et régionale depuis des décennies.
Le Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par plusieurs pays, dont les États-Unis et Israël, dispose d'un arsenal militaire considérable et bénéficie d'un soutien important de l'Iran. L'organisation a été impliquée dans de nombreux conflits avec Israël, notamment la guerre de 2006, et participe activement à la vie politique libanaise.
Cette frappe israélienne démontre une fois de plus l'efficacité du renseignement opérationnel israélien concernant les activités clandestines du Hezbollah. Elle intervient dix jours après une précédente attaque ayant décimé le commandement de l'organisation.
La population de Dahiyé, y compris de nombreux réfugiés syriens, a fui en masse vers le centre de Beyrouth, cherchant refuge dans les parcs et sur le bord de mer. Cette situation rappelle le rôle complexe du Hezbollah au Liban, où l'organisation gère un vaste réseau de services sociaux tout en étant accusée d'activités illégales, comme le trafic de drogue pour financer ses opérations.
"L'explosion nous a surpris. J'ai un peu perdu la tête. On a eu très peur. On a pris des sacs, ce que l'on pouvait emporter et on a marché une heure jusqu'à la corniche avec cinq enfants, dont trois petits. Des proches vont nous rejoindre. On scrute le ciel pour voir si l'on peut rentrer"
Cette escalade soulève des inquiétudes quant à une possible extension du conflit. Le Hezbollah, qui a développé des capacités de cyberguerre ces dernières années et entretient des liens avec d'autres groupes militants comme le Hamas, pourrait riposter, menaçant la stabilité régionale déjà fragile.
L'attaque israélienne et ses conséquences mettent en lumière la complexité de la situation au Liban et dans la région, où le Hezbollah joue un rôle à la fois politique, militaire et social, tout en étant au cœur de tensions internationales persistantes.