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Exode massif au Liban : Plus de 90 000 déplacés fuient les bombardements

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Face aux bombardements israéliens, des milliers de Libanais du Sud fuient vers le Nord. Les défis de logement et les tensions confessionnelles compliquent cette crise humanitaire croissante.

Dans un contexte de tensions accrues, le Liban fait face à un exode massif de sa population du Sud vers le Nord. Plus de 90 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers suite à une offensive israélienne dévastatrice qui a débuté le 23 septembre 2024, causant plus de 600 décès en seulement trois jours.

Abbas, un enseignant universitaire déplacé, témoigne des difficultés rencontrées : « Trouver un logement est un véritable défi. Certains propriétaires profitent de la situation pour augmenter les loyers. » Cette crise met en lumière les fractures confessionnelles persistantes au Liban, un pays comptant 18 communautés religieuses reconnues.

L'exode soudain a créé des embouteillages monstres sur les routes menant vers le nord. Abbas décrit : « La violence des frappes était inimaginable. Nous nous étions habitués aux affrontements de faible intensité depuis un an, mais lundi, les bombardements ont touché nos villages. »

L'UNICEF, présent au Liban depuis 1948, signale l'insuffisance de l'aide dans les centres d'accueil temporaires. Edouard Beigbeder, représentant de l'organisation, rapporte : « Nous avons visité une cinquantaine de centres, mais il en existe plus de 300. À Saïda, j'ai ressenti beaucoup de colère chez les déplacés qui se sentent abandonnés. »

La géographie confessionnelle du Liban complique davantage la situation. Les régions chiites sont perçues comme exposées, tandis que d'autres zones manifestent parfois de la méfiance envers les nouveaux arrivants. Cette dynamique rappelle les tensions de la guerre civile qui a sévi de 1975 à 1990.

Hussein, un autre déplacé, souligne l'importance des ressources financières : « Si on a de l'argent, tout va bien. » Cette remarque met en évidence les inégalités exacerbées par la crise économique que traverse le pays depuis 2019.

Cette situation rappelle la guerre de 2006 entre Israël et le Liban, qui avait également provoqué d'importants déplacements de population. Aujourd'hui, le pays du cèdre, symbole national figurant sur le drapeau, fait face à un nouveau défi humanitaire, s'ajoutant à l'accueil de plus d'un million de réfugiés syriens depuis 2011.

« La violence des frappes sur le sud du Liban était inimaginable. Nous nous étions habitués depuis un an aux bombardements au loin, sur les vallées. Mais, lundi, les frappes sont arrivées sur nos villages. Les Israéliens voulaient pousser à un exode de civils. »

Abbas témoigne :

Alors que la communauté internationale observe avec inquiétude, le Liban, avec sa riche histoire remontant à plus de 5000 ans pour sa capitale Beyrouth, se trouve une fois de plus à la croisée des chemins, confronté à des défis humanitaires, économiques et sociaux considérables.