Dans un contexte de tensions commerciales croissantes, les États-Unis ont décidé d'augmenter significativement les droits de douane sur une variété de produits chinois à partir du 27 septembre 2024. Cette mesure, annoncée par le président Joe Biden en mai dernier, vise principalement les secteurs liés à la transition énergétique.
Les produits concernés incluent les véhicules électriques (+100%), les batteries au lithium (+25%), et les cellules photovoltaïques (+50%). Ces augmentations s'étendront également à l'acier et à l'aluminium (+25%). Des hausses supplémentaires sont prévues pour 2025 et 2026, notamment sur les semi-conducteurs et le graphite.
Cette décision s'inscrit dans la continuité de la politique initiée par l'ancien président Donald Trump en 2018. Biden justifie ces mesures en accusant la Chine de pratiques commerciales déloyales, notamment en matière de transfert de technologie et de propriété intellectuelle.
L'administration américaine cherche à stimuler l'industrie nationale de la transition énergétique grâce au programme "Inflation Reduction Act" (IRA), lancé en 2022. Ce programme vise à réduire la dépendance aux combustibles fossiles et à promouvoir les énergies renouvelables.
Cependant, les effets de cette guerre commerciale sur l'économie américaine sont mitigés. Selon le cabinet Oxford Economics, elle aurait réduit la croissance du PIB de 0,2 à 0,4 point de pourcentage et contribué à l'inflation. Bien que les importations en provenance de Chine aient diminué de 18% entre 2017 et 2023, le déficit commercial américain a paradoxalement augmenté.
"Les tarifs douaniers sont la meilleure chose qui ait jamais été inventée."
Les flux commerciaux se sont réorganisés, avec des produits chinois transitant désormais par des pays tiers comme le Mexique, devenu le premier partenaire commercial des États-Unis en 2023. Face à cette situation, Trump promet, s'il est réélu, d'imposer des droits de douane de 200% sur les véhicules chinois provenant du Mexique.
L'administration Biden envisagerait également d'interdire la vente de véhicules connectés intégrant des technologies chinoises ou russes, invoquant des raisons de sécurité nationale. Cette mesure pourrait effectivement fermer le marché américain aux marques chinoises, quelle que soit leur provenance.
Cette escalade des tensions commerciales entre les deux plus grandes économies mondiales soulève des inquiétudes quant à son impact sur les chaînes d'approvisionnement mondiales et les relations diplomatiques. La guerre commerciale semble loin d'être terminée, et ses répercussions continueront probablement à se faire sentir dans les années à venir.