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Crises sanitaires : les défis d'Annie Genevard à l'Agriculture

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Annie Genevard prend ses fonctions au ministère de l'Agriculture face à des épidémies bovines et ovines. Les éleveurs attendent des mesures de soutien renforcées pour faire face à cette crise sanitaire majeure.

Annie Genevard a officiellement pris ses fonctions au ministère de l'Agriculture le 23 septembre 2024, dans un contexte particulièrement tendu pour le secteur agricole français. La nouvelle ministre fait face à des défis majeurs, notamment des crises sanitaires affectant les élevages bovins et ovins.

Lors de son discours d'investiture, Annie Genevard a reconnu l'ampleur des attentes et l'inquiétude qui règne dans le monde agricole. Elle aura l'occasion de mesurer ces préoccupations lors du Sommet de l'élevage, prévu du 1er au 4 octobre à Cournon-d'Auvergne.

Au cœur des préoccupations se trouve la fièvre catarrhale ovine (FCO), une maladie virale non contagieuse transmise par des moucherons piqueurs appelés culicoïdes. Depuis début août 2024, une nouvelle souche de FCO, le sérotype 3, s'est propagée rapidement en France. Au 20 septembre, 2 812 foyers étaient recensés dans 24 départements. Parallèlement, une deuxième vague de sérotype 8, déjà connu, a émergé dans le sud du pays.

La FCO, qui affecte principalement les ovins mais aussi les bovins, peut causer des pertes économiques importantes. Les symptômes incluent fièvre, œdèmes et ulcérations buccales. Cette maladie, dont il existe 27 sérotypes différents, est à déclaration obligatoire selon l'Organisation mondiale de la santé animale.

En réponse à cette crise, le ministère de l'Agriculture a commandé 11,7 millions de doses de vaccin contre le sérotype 3 et s'est engagé à prendre en charge la vaccination volontaire dans les zones touchées. Pour le sérotype 8, le gouvernement a décidé fin août de rembourser les tests PCR, mais la vaccination reste à la charge des éleveurs.

Une autre maladie vectorielle, la maladie hémorragique épizootique (MHE), est réapparue dans les troupeaux bovins du Sud-Ouest, un an après sa première détection en France. Le gouvernement a commandé deux millions de doses de vaccin contre la MHE, bien que Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine, estime qu'il en faudrait dix fois plus.

"Il nous en faudrait vingt millions"

Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine

Ces crises sanitaires s'inscrivent dans un contexte plus large de changement climatique, qui pourrait favoriser l'expansion géographique des maladies vectorielles. La coopération internationale sera cruciale pour contrôler la propagation de ces maladies transfrontalières.

La situation économique varie selon les filières d'élevage. Les éleveurs bovins laitiers bénéficient actuellement de prix plus rémunérateurs, tandis que la filière ovine reste financièrement fragile. Les éleveurs de volaille et de porcs connaissent également une situation économique favorable.

Face à ces défis, Annie Genevard devra trouver un équilibre entre le soutien immédiat aux éleveurs touchés et la mise en place de stratégies à long terme pour renforcer la résilience du secteur agricole français face aux crises sanitaires futures.

Verney Austin

Politique