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Colère des maires face à l'absence de portefeuille dédié à la Ville

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Les élus de banlieue dénoncent l'absence d'un portefeuille dédié à la politique de la Ville dans le nouveau gouvernement. Cette décision est perçue comme un mépris envers les quartiers populaires.

Les maires des banlieues françaises expriment leur mécontentement face à l'absence d'un portefeuille dédié à la politique de la Ville dans le nouveau gouvernement de Michel Barnier. Cette décision, perçue comme un affront, soulève des inquiétudes quant à l'attention portée aux quartiers populaires.

Gilles Leproust, maire d'Allonnes et président de l'Association des maires Ville et Banlieue de France, qualifie cette omission de "révoltante". Il y voit un "nouveau tournant dans le mépris" envers les quartiers populaires, une tendance qu'il attribue aux gouvernements successifs d'Emmanuel Macron.

Cette situation est inhabituelle depuis la création du poste de ministre d'État chargé de la ville en 1990. Depuis lors, la politique de la ville a généralement bénéficié d'une représentation ministérielle, à quelques exceptions près. Par exemple, en 1997, le gouvernement de Lionel Jospin a attendu un an avant de nommer Claude Bartolone ministre délégué.

La politique de la ville, lancée officiellement en 1977 avec le programme "Habitat et Vie Sociale", a connu de nombreuses évolutions. Elle concerne aujourd'hui environ 5,5 millions d'habitants répartis dans près de 1500 quartiers prioritaires. Son budget annuel avoisine les 500 millions d'euros.

Les élus de Ville et Banlieue avaient plaidé pour que la politique de la ville soit "rattachée au premier ministre pour une mobilisation interministérielle". Cette demande n'a visiblement pas été entendue par le nouveau gouvernement.

Driss Ettazaoui, président de l'Association des élus de France, déplore l'absence d'un "coordinateur" et d'un "interlocuteur dédié" pour les quartiers populaires. Il y voit une volonté d'"invisibiliser les 6 millions d'habitants de ces territoires", soulignant l'importance de cet enjeu pour la cohésion nationale.

Il est important de noter que la politique de la ville implique une coordination entre l'État, les collectivités locales et les associations. Elle englobe des actions dans divers domaines tels que l'éducation, l'emploi, la santé et la sécurité. Des outils comme les contrats de ville et l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) ont été mis en place pour soutenir ces efforts.

Malgré ces initiatives, les défis persistent. Le taux de pauvreté dans les quartiers prioritaires reste trois fois plus élevé que la moyenne nationale, et le taux de chômage y est deux fois supérieur.

Récemment, les 17 et 18 septembre 2024, le premier Forum économique des banlieues s'est tenu à Paris, rassemblant 2000 participants et des représentants de divers groupes parlementaires. Cet événement témoigne de l'intérêt croissant pour le développement économique des quartiers populaires.

La décision du gouvernement Barnier soulève des questions sur l'avenir de la politique de la ville et la manière dont les besoins des quartiers populaires seront pris en compte dans les politiques publiques à venir.

Verney Austin

Économie