Boeing, le géant de l'aéronautique, a présenté une offre "finale" à l'Association internationale des machinistes (IAM) dans le but de mettre fin à une grève qui dure depuis dix jours. Cette proposition, annoncée le 23 septembre 2024, comprend une augmentation salariale de 30% sur quatre ans, un élément clé pour tenter de résoudre le conflit social qui paralyse la production de l'entreprise.
Plus de 33 000 ouvriers dans la région de Seattle participent à ce mouvement de grève depuis le 13 septembre 2024, entraînant la fermeture de deux importantes usines d'assemblage dans la région de Puget Sound. Cette situation a un impact significatif sur la production des modèles 737, 777 et 767 cargo, dont les livraisons accusent déjà des retards.
L'offre de Boeing inclut également un bonus de ratification doublé à 6 000 dollars, le rétablissement d'une prime de performance et une contribution accrue au plan d'épargne retraite 401(k). L'entreprise a fixé au 27 septembre 2024 la date limite pour la ratification de cette proposition par les syndiqués.
Il est intéressant de noter que Boeing a une longue histoire de relations avec ses employés. Fondée en 1916 à Seattle, l'entreprise est devenue le plus grand exportateur manufacturier des États-Unis en termes de valeur. Le 737, dont la production est actuellement affectée par la grève, est l'avion commercial le plus vendu de l'histoire de l'aviation, avec le 10 000e exemplaire livré en 2018.
Cette grève s'inscrit dans un contexte difficile pour Boeing, qui traverse une situation financière précaire depuis les crashs de deux 737 MAX 8 en 2018 et 2019, ayant coûté la vie à 346 personnes. Ces événements, suivis de problèmes de qualité de production, ont conduit à une supervision accrue de l'entreprise, notamment après un incident sur un 737 MAX 9 d'Alaska Airlines au début de l'année 2024.
La négociation actuelle vise à remplacer une convention collective vieille de seize ans, conclue après une grève de 57 jours en 2008. Cette longévité témoigne de la complexité des relations entre Boeing et ses employés, dans une industrie où la précision et la qualité sont primordiales.
Malgré ces défis, Boeing reste un acteur majeur de l'industrie aérospatiale. L'entreprise a joué un rôle crucial dans le développement de l'aviation commerciale, avec des innovations telles que le premier avion de ligne à réaction commercial, le 707, et le légendaire 747, dont le dernier exemplaire a été livré en 2023 après plus de 50 ans de production.
La réaction du marché à cette offre finale a été positive, avec une progression de 2,24% de l'action Boeing à la Bourse de New York le jour de l'annonce. Cependant, le syndicat n'a pas immédiatement répondu à la proposition, laissant planer l'incertitude sur l'issue de cette négociation cruciale pour l'avenir de l'entreprise et de ses employés.
"Après avoir écouté nos employés et leurs préoccupations, Boeing a présenté aujourd'hui une offre, notre meilleure et finale, aux dirigeants syndicaux"
L'enjeu de ces négociations dépasse le cadre de Boeing et de ses employés. En tant que fournisseur majeur de l'armée américaine et acteur clé dans le programme spatial, les décisions prises auront des répercussions sur l'ensemble de l'industrie aérospatiale américaine. La résolution de ce conflit est donc cruciale non seulement pour Boeing, mais aussi pour maintenir la position dominante des États-Unis dans ce secteur stratégique.