biden-exhorte-a-cesser-larmement-des-generaux-soudanais-a-lonu

Biden exhorte à cesser l'armement des généraux soudanais à l'ONU

 • 57 views

À l'Assemblée générale de l'ONU, Biden appelle à arrêter d'armer les généraux soudanais. Le conflit au Soudan, qui dure depuis plus d'un an, suscite des tensions diplomatiques et des accusations d'ingérence.

Lors de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le président américain Joe Biden a lancé un appel pressant à la communauté internationale concernant la situation au Soudan. Dans son discours, prononcé le 24 septembre 2024, Biden a exhorté les dirigeants mondiaux à "arrêter d'armer" les généraux soudanais impliqués dans le conflit qui ravage le pays depuis plus d'un an.

Le président américain, âgé de 81 ans, a déclaré : "Le monde doit parler d'une seule voix et leur dire d'arrêter de détruire leur pays, de cesser de bloquer l'aide à la population soudanaise, de mettre fin à cette guerre maintenant !" Cette intervention marque sa dernière apparition en tant que président à la tribune de l'ONU, Biden ne se représentant pas à l'élection présidentielle du 5 novembre 2024.

Le conflit au Soudan, qui a débuté en avril 2023, oppose l'armée dirigée par le général Abdel Fattah Al-Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo. Selon l'ONU, cette guerre a causé des dizaines de milliers de morts, plus de 10 millions de déplacés, et plongé environ 26 millions de personnes dans une insécurité alimentaire sévère.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a également critiqué la situation, dénonçant une "lutte brutale pour le pouvoir" entre les deux généraux. Il a fustigé les "puissances extérieures" qui "continuent de s'ingérer sans aucune approche unifiée pour trouver la paix".

Bien que ni Biden ni Guterres n'aient pointé du doigt un pays en particulier, les Émirats arabes unis ont été mis en cause, notamment par des experts onusiens. Un rapport publié en janvier 2024 par les experts chargés de surveiller le régime de sanctions visant le Darfour a dénoncé des violations de l'embargo sur les armes, accusant plusieurs pays, dont les Émirats arabes unis, d'envoyer des armes aux FSR.

Ces accusations ont provoqué des tensions diplomatiques au Conseil de sécurité de l'ONU. L'ambassadeur soudanais, Al-Harith Idriss Al-Harith Mohamed, a accusé Abou Dhabi d'être responsable de la poursuite de la guerre, ce que son homologue émirati, Mohamed Issa Hamad Abushahab, a catégoriquement nié.

L'Union africaine a également appelé à la "cessation immédiate" des combats dans la ville d'El-Facher, au sud-ouest du Soudan, dénonçant une "escalade" de la crise après un assaut des forces paramilitaires ce week-end.

Cette situation au Soudan s'inscrit dans un contexte historique complexe. Le pays a obtenu son indépendance en 1956 et a connu plusieurs coups d'État militaires depuis. La région du Darfour, à l'ouest du pays, est en conflit depuis 2003, ce qui a conduit à l'imposition d'un embargo sur les armes par l'ONU en 2004.

La communauté internationale, y compris les États-Unis, a pris diverses mesures concernant le Soudan au fil des années. En 2017, Washington a levé certaines sanctions contre le pays, et en 2020, le Soudan a été retiré de la liste américaine des États soutenant le terrorisme.

Malgré ces développements, la situation humanitaire au Soudan reste l'une des plus graves au monde. L'ONU maintient une mission de paix au Darfour depuis 2007, mais les défis persistent. La crise actuelle souligne l'importance d'une approche unifiée de la communauté internationale pour résoudre ce conflit et apporter une aide urgente à la population soudanaise.