Les automobilistes français peuvent se réjouir d'une baisse continue des prix des carburants. Selon les données du ministère de la transition écologique, le prix moyen du litre de diesel est passé sous la barre des 1,60 euros au cours de la semaine se terminant le 13 septembre 2024. C'est une première depuis janvier 2022, avant le début du conflit en Ukraine qui avait entraîné une hausse des coûts d'approvisionnement.
Le prix moyen du diesel s'établit désormais à 1,59 euro par litre, soit une diminution de 12 centimes par rapport au début de l'été 2024 et d'environ 30 centimes comparé à septembre 2023. Cette tendance à la baisse s'observe également pour l'essence, bien que dans une moindre mesure. Le prix moyen du sans-plomb 95 a atteint 1,72 euro le 13 septembre, soit une réduction d'environ 13 centimes depuis début juillet.
Malgré cette baisse, Olivier Gantois, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), souligne que les prix restent relativement élevés. En 2019, par exemple, le diesel se vendait en moyenne à moins de 1,50 euro le litre. Il rappelle également que la demande en carburant des automobilistes reste inélastique par rapport aux prix, car les besoins en mobilité demeurent constants.
Il est important de noter que la fiscalité joue un rôle majeur dans la composition des prix des carburants en France. Les taxes, comprenant la TVA et la taxe sur la consommation de produits énergétiques, représentent 55% du prix du diesel et près de 57% pour le sans-plomb 95 au 13 septembre 2024, selon l'UFIP.
Les fluctuations des prix à la pompe reflètent également l'évolution du marché pétrolier mondial. Le 10 septembre 2024, le prix du baril de brent, référence européenne pour le pétrole brut, est brièvement passé sous les 70 dollars pour une livraison en novembre, une première depuis décembre 2021. Cependant, le 19 septembre, il remontait à 74 dollars.
Edouard Lotz, analyste chez Omnegy, estime que ce niveau de prix convient encore globalement aux pays producteurs. La baisse des prix du pétrole s'explique notamment par les inquiétudes persistantes concernant un ralentissement économique en Chine, en Europe et aux États-Unis, ce qui pourrait entraîner une demande moins forte que prévu.
Jérôme Sabathier, chef du département économie et évaluation environnementale à l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles, souligne l'importance du secteur manufacturier dans la consommation de produits pétroliers.
Il est intéressant de noter que la France est le deuxième plus grand consommateur de diesel en Europe, et que les taxes sur les carburants y sont parmi les plus élevées du continent. De plus, la France a annoncé l'interdiction de la vente de véhicules à essence et diesel neufs d'ici 2040, dans le cadre de sa transition énergétique visant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles.
Malgré la baisse actuelle des prix, il est important de rappeler que la consommation de carburant en France a diminué ces dernières années, en partie grâce à l'amélioration de l'efficacité des véhicules et à l'augmentation des ventes de véhicules électriques. L'utilisation de biocarburants mélangés au diesel et à l'essence contribue également à réduire les émissions de CO2 dans le secteur des transports.