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Astrid Panosyan-Bouvet : Une voix sociale-démocrate au ministère du Travail

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Astrid Panosyan-Bouvet, nouvelle ministre du Travail, apporte une perspective sociale-démocrate au gouvernement Barnier. Elle vise à équilibrer le plein-emploi avec la qualité du travail et à renforcer le dialogue social.

Dans un gouvernement majoritairement orienté à droite, Astrid Panosyan-Bouvet se démarque par sa sensibilité sociale-démocrate. Nommée ministre du Travail et de l'Emploi, elle a pris ses fonctions le 23 septembre 2024 lors du premier conseil des ministres du gouvernement Barnier.

Ancienne membre du Parti socialiste et soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, Panosyan-Bouvet a délicatement affirmé sa position lors de la passation de pouvoir avec sa prédécesseure, Catherine Vautrin. Elle a reconnu l'importance des efforts déployés ces sept dernières années pour atteindre le plein-emploi, tout en soulignant que cet objectif ne devrait pas être l'unique priorité.

La nouvelle ministre a mis en avant une vision plus nuancée du travail, prenant en compte sa "réalité individuelle et subjective". Cette approche reflète son expérience en tant que députée de Paris de juin 2022 à septembre 2024. Panosyan-Bouvet considère que le travail va au-delà des simples statistiques de chômage, le décrivant comme "un lieu de construction de l'estime de soi et du lien social" et "le moyen d'une vie digne et décente".

Dans un geste significatif, Panosyan-Bouvet a exprimé son désir de renouer le dialogue avec les partenaires sociaux, une relation qui s'était détériorée depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron en 2017. Elle a déclaré : "Je crois en la démocratie sociale et en la légitimité de la société civile et des partenaires sociaux". Cette déclaration fait écho aux principes du dialogue social, inscrit dans la Constitution française depuis 2008.

La ministre a esquissé ses priorités, mettant l'accent sur la valorisation du travail. Elle a notamment souligné que "le SMIC peut être un salaire d'entrée dans la vie active mais ne doit pas être un salaire à vie". Cette position s'inscrit dans l'histoire du salaire minimum en France, instauré en 1950 et régulièrement revalorisé depuis.

L'approche de Panosyan-Bouvet semble vouloir concilier les objectifs économiques avec les préoccupations sociales. Elle devra naviguer dans un contexte complexe, où le taux de syndicalisation en France, d'environ 11%, est l'un des plus bas d'Europe, malgré l'existence de cinq confédérations syndicales représentatives au niveau national.

La ministre aura également à traiter des enjeux contemporains du monde du travail, tels que le télétravail, encadré légalement depuis 2017, ou la formation professionnelle continue, instituée par la loi de 1971 et récemment modernisée avec la création du compte personnel de formation (CPF) en 2014.

En prenant ses fonctions, Panosyan-Bouvet hérite d'un ministère riche d'une longue histoire, créé en 1906, et d'un cadre législatif complexe, incarné par un Code du travail de plus de 3000 pages. Sa mission s'annonce délicate, devant concilier les attentes des travailleurs, des employeurs et du gouvernement, tout en respectant les acquis sociaux historiques tels que les congés payés (1936) et en promouvant de nouvelles avancées.

"Le compromis n'est pas la compromission."

Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail

Cette citation, qui fait écho aux propos de Laurent Berger, ex-secrétaire général de la CFDT, illustre la volonté de la ministre de trouver un terrain d'entente avec les partenaires sociaux, tout en restant fidèle aux objectifs du gouvernement.

Angelique Labbé

Économie