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Anciens ministres de la Santé : un plaidoyer pour l'Aide Médicale de l'État

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Des ex-ministres de la Santé défendent l'AME, réfutant son rôle dans l'immigration et soulignant son importance pour la santé publique. Ils mettent en garde contre les risques sanitaires et économiques de son affaiblissement.

Dans un appel unanime, d'anciens ministres de la Santé français, issus de divers horizons politiques, se sont unis pour défendre l'Aide Médicale de l'État (AME). Cette prise de position intervient dans un contexte où l'AME, créée en 2000 pour remplacer l'aide médicale gratuite, fait l'objet de débats politiques récurrents en France.

Les anciens ministres réfutent catégoriquement l'idée que l'AME serait un facteur d'attraction pour l'immigration irrégulière. Ils s'appuient sur deux rapports rigoureux, publiés en 2019 et 2023, qui démontrent l'absence de lien entre l'AME et l'augmentation de l'immigration. Il est important de noter que l'AME est destinée aux étrangers en situation irrégulière résidant en France depuis plus de 3 mois, avec environ 383 000 bénéficiaires en 2022.

Le périmètre de l'AME, révisé en 2019, se limite à des soins essentiels et non de confort. Cette aide couvre 100% des frais médicaux et hospitaliers dans la limite des tarifs de la sécurité sociale, mais exclut certaines prestations comme les cures thermales et la procréation médicalement assistée. Les anciens ministres soulignent l'importance de l'AME pour prévenir la dégradation de pathologies qui pourraient avoir des conséquences plus graves et coûteuses si elles n'étaient pas traitées à temps.

Affaiblir l'AME, selon ces experts, exposerait le système de santé français à une pression accrue. Les bénéficiaires seraient contraints de consulter plus tardivement, nécessitant des soins plus lourds et onéreux. Il est crucial de comprendre que la prise en charge d'un patient à l'hôpital coûte sept fois plus cher qu'en médecine de ville. De plus, l'AME joue un rôle vital dans la prévention, notamment en matière de vaccination et de dépistage, contribuant ainsi à la santé publique de tous les citoyens.

Les anciens ministres rappellent que l'AME fait l'objet d'un contrôle rigoureux par l'Assurance-maladie. Avec un budget d'environ 1 milliard d'euros en 2022, l'AME représente une part relativement modeste des dépenses de santé totales en France. Les demandes sont traitées par les caisses primaires d'assurance maladie (CPAM), et l'aide est accordée pour une durée d'un an, renouvelable sous conditions.

En conclusion, les anciens ministres de la Santé affirment que remettre en cause l'AME aurait des conséquences sanitaires, humaines, sociales et économiques inacceptables. Ils soulignent que la santé sur un territoire est interconnectée, et que négliger la santé d'une partie de la population peut avoir des répercussions sur l'ensemble de la société. Maintenir l'AME est donc crucial non seulement pour des raisons humanitaires, mais aussi pour préserver l'efficacité et la pérennité du système de santé français dans son ensemble.

Angelique Labbé

Politique