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Affaire Jubillar : Cédric renvoyé aux assises pour le meurtre présumé de Delphine

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La cour d'appel de Toulouse confirme le renvoi de Cédric Jubillar devant les assises pour le meurtre présumé de son épouse Delphine, disparue en 2020. Le procès est attendu en 2025, malgré l'absence de preuves irréfutables.

La justice française a franchi une étape cruciale dans l'affaire Jubillar, l'une des plus médiatisées ces dernières années. Le 26 septembre 2024, la cour d'appel de Toulouse a confirmé le renvoi de Cédric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn pour le meurtre présumé de son épouse Delphine. Cette décision intervient près de quatre ans après la mystérieuse disparition de l'infirmière et mère de deux enfants à Cagnac-les-Mines, une commune d'environ 2 500 habitants dans le Tarn.

La disparition de Delphine Jubillar s'est produite dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en pleine pandémie de COVID-19. Cette affaire a suscité un vif émoi en France, rappelant l'affaire Daval qui s'était déroulée quelques années auparavant. Malgré l'absence de corps, d'aveux, de témoin direct ou de scène de crime identifiée, les enquêteurs sont convaincus de la culpabilité de Cédric Jubillar.

L'avocat de Cédric Jubillar, Me Alexandre Martin, a exprimé son mécontentement face à cette décision, soulignant que son client est incarcéré depuis plus de trois ans, "au mépris de la présomption d'innocence". La présomption d'innocence est en effet un principe fondamental du droit français, mais elle se heurte ici à la complexité de l'affaire et à la conviction des enquêteurs.

L'instruction judiciaire, qui a duré plusieurs années comme c'est souvent le cas dans les affaires complexes, a été marquée par de nombreux rebondissements. La défense a déposé une dizaine de demandes de remise en liberté, toutes rejetées. Cette situation illustre la tension entre les droits de la défense et les nécessités de l'enquête dans le système judiciaire français.

Le procès devant la cour d'assises du Tarn est prévu pour 2025. Cette juridiction, compétente pour juger les crimes les plus graves en France, sera composée de magistrats professionnels et de jurés tirés au sort parmi les citoyens. Le taux de condamnation en cour d'assises en France est d'environ 94%, un chiffre qui souligne l'importance des débats à venir.

Les avocats des parties civiles, dont Me Philippe Pressecq, se sont déclarés satisfaits de cette décision. Ils espèrent que le procès permettra enfin d'éclaircir les circonstances de la disparition de Delphine Jubillar. Me Malika Chmani, représentant les enfants du couple, a souligné l'importance pour eux que leur père "réponde à des questions" et "lève le voile sur beaucoup de choses".

Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de disparitions d'adultes en France, qui concernent environ 40 000 cas par an. Le taux d'élucidation des homicides en France, d'environ 85%, laisse espérer que la vérité finira par émerger, malgré la complexité de l'enquête.

Le renvoi aux assises de Cédric Jubillar marque une nouvelle étape dans cette affaire qui a captivé l'attention du public français. Le procès à venir promet d'être un moment crucial pour la manifestation de la vérité, dans le respect des principes fondamentaux du droit français, notamment la présomption d'innocence et le droit à un procès équitable.

"La cour d'appel vient de rendre sa décision : Cédric Jubillar est renvoyé devant la cour d'assises pour y répondre du crime d'homicide volontaire sur son épouse"

Me Alexandre Martin, avocat de Cédric Jubillar

Verney Austin