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Activité physique à l'école : un bilan mitigé selon un rapport sénatorial

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Un rapport du Sénat révèle des écarts entre les annonces et la réalité du programme d'activité physique quotidienne dans les écoles françaises. Les sénatrices proposent des améliorations pour renforcer son impact sur la santé des élèves.

Un rapport sénatorial publié le 27 septembre 2024 dresse un bilan mitigé du programme des 30 minutes d'activité physique quotidienne (APQ) dans les écoles françaises. Les sénatrices Béatrice Gosselin et Laure Darcos ont analysé la mise en œuvre de cette initiative lancée en février 2020 par le comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Le rapport révèle un écart significatif entre les déclarations officielles et la réalité sur le terrain. Contrairement aux 90% annoncés par le président de la République, seules 42% des écoles appliquent l'APQ pour la majorité de leurs élèves. Cette différence s'explique par un manque de coordination entre les acteurs et des objectifs peu clairs.

La distribution des kits sportifs, élément clé de la communication ministérielle, a connu des retards importants. Initialement prévue pour fin 2023, puis repoussée à la fin de l'année scolaire 2024, cette distribution n'a pas été achevée sur l'ensemble du territoire.

Les sénatrices soulignent une confusion entre activité physique et sport. Elles insistent sur le fait que l'APQ vise principalement à lutter contre la sédentarité, un problème de santé publique majeur responsable de 5 millions de décès par an dans le monde. L'objectif n'est pas de créer une "nation sportive", mais une "nation en bonne santé".

Malgré ces difficultés, les premiers bilans font état d'impacts positifs sur les élèves, notamment une amélioration des conditions d'apprentissage. Les pauses actives permettent aux élèves de se reconcentrer et favorisent un meilleur climat scolaire. Ces observations sont cohérentes avec les études montrant que l'activité physique régulière améliore les capacités cognitives et les résultats scolaires.

Les sénatrices formulent six recommandations pour améliorer le dispositif, notamment :

  • Réaffirmer les objectifs de santé publique
  • Renommer le programme "pauses actives et de bien-être"
  • Mieux accompagner les enseignants
  • Impliquer davantage les communes et les associations sportives agréées
  • Associer les parents au projet

Ces propositions visent à éviter que cette initiative ne reste un simple "gadget" des Jeux olympiques et à en faire un véritable outil de promotion de la santé des élèves.

Il est important de noter que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande 60 minutes d'activité physique quotidienne pour les enfants et adolescents. En France, seuls 17% des 6-17 ans atteignent cette recommandation, soulignant l'importance de programmes comme l'APQ.

Le rapport appelle à une meilleure coordination avec les Agences Régionales de Santé (ARS) pour évaluer l'impact du programme sur la santé publique. Cette approche s'inscrit dans la continuité du Plan National Nutrition Santé (PNNS) qui vise à lutter contre la sédentarité.

En conclusion, bien que le programme APQ rencontre des difficultés de mise en œuvre, il représente une opportunité importante pour améliorer la santé et le bien-être des élèves français. Son succès dépendra de la capacité à clarifier ses objectifs et à mobiliser l'ensemble des acteurs concernés.

Mercer Bergeron

Politique