Depuis sa création en 1948, Israël a fait des assassinats ciblés un pilier de sa stratégie de défense. Cette pratique controversée, qui précède même la naissance de l'État hébreu, s'est développée et perfectionnée au fil des décennies.
L'évolution des techniques d'élimination reflète les progrès technologiques et le renforcement des services de renseignement israéliens. Le Mossad, créé en 1949, et le Shin Beth ont joué un rôle crucial dans ces opérations. Les méthodes ont évolué des attaques au colis piégé aux frappes de drones, en passant par les tireurs d'élite et les explosifs dissimulés.
Ces assassinats ont visé divers ennemis d'Israël :
- Leaders palestiniens
- Scientifiques iraniens
- Membres du Hezbollah
Plusieurs opérations majeures ont marqué l'histoire de cette stratégie :
- La lutte contre les infiltrés après 1948
- L'opération "Colère de Dieu" suite à l'attentat des JO de Munich en 1972
- L'écrasement de la deuxième Intifada (2000-2005)
- La lutte contre le programme nucléaire iranien
- L'élimination des leaders du Hamas et du Hezbollah après l'attaque du 7 octobre 2023
Ces opérations soulèvent des questions éthiques et juridiques, notamment en raison des victimes civiles qu'elles occasionnent. Elles témoignent cependant de la capacité d'Israël à frapper ses ennemis au-delà de ses frontières.
"Les assassinats ciblés d'Israël ne feront que renforcer notre détermination à résister."
Le dernier exemple en date de cette stratégie est l'élimination d'Ibrahim Aqil, chef de l'unité d'élite Radwan du Hezbollah, le 20 septembre 2024 à Beyrouth. Cette frappe, qui a fait 31 morts et 68 blessés, illustre la persistance de cette pratique malgré les controverses qu'elle suscite.
Il est important de noter que le Hamas, fondé en 1987, et le Hezbollah, créé en 1982, sont considérés comme des organisations terroristes par de nombreux pays. Leur élimination est présentée par Israël comme nécessaire à sa sécurité, bien que cette approche soit critiquée pour son impact sur les populations civiles et sa potentielle illégalité au regard du droit international.
Alors que le conflit israélo-palestinien perdure, avec notamment le blocus de Gaza depuis 2007, la question de l'efficacité à long terme de ces assassinats ciblés reste posée. Si elle permet à Israël d'éliminer des menaces immédiates, cette stratégie alimente également le cycle de la violence et complique les efforts de paix, comme en témoigne l'échec des accords d'Oslo signés en 1993.